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Hammamet : Déambulation artistique dans les jardins du désir

© Ahmed Makhlouf.

‘‘Hors ville 2, le noir est une valeur’’, les chorégraphes, danseurs et musiciens amènent le public hors du théâtre de plein air de Hammamet pour déambuler dans les allées du jardin, dans une sorte de promenade artistique amicale et jouissive.

Mardi soir, 10 juillet 2018, le Festival international de Hammamet a repris sa programmation, suite au report de son ouverture décidé dimanche, après l’attaque terroriste de Ghardimaou (Jendouba), avec une performance chorégraphique ou plutôt une déambulation artistique qui a parcouru les différents espaces du Centre culturel international de Hammamet (CCIH), illustrant parfaitement l’esprit du festival : investir le centre et ses jardins et se laisser entraîner dans une expérience artistique singulière.

‘‘Hors ville 2, le noir est une valeur’’ est un spectacle chorégraphique produit par Danseurs Citoyens. Son point fort consiste, justement, à s’approprier artistiquement divers espaces. L’équipe du Tunisien Bahri Ben Yahmed et du Suisse Philippo Armati a dont ainsi fait ses preuves hors du théâtre de plein air.

© Ahmed Makhlouf.

C’est aux rythmes des sonorités musicales que ce duo de chorégraphes a fait irruption dans le jardin situé à proximité du théâtre, au milieu d’une foule de spectateurs curieux venus découvrir le spectacle.

La déambulation venait tout juste de commencer mettant en valeur principalement un langage corporel accessible. À travers leurs gestuelles, les danseurs et les musiciens (Scandinaves, Russes, Suisses et Tunisiens) invitaient les spectateurs à les suivre d’un lieu à un autre, et d’une performance tantôt chorégraphique tantôt musicale hors des sentiers battus.

Une soixantaine de spectateurs se laissaient volontiers guider par cette promenade artistique qui consiste à découvrir simultanément les lieux, méconnus par certains, tout en appréciant la performance artistique.

Envoûté par le trio de musiciens Bechir Dabouss, Jasser Hassnaoui et Hassine Sioud et suivant les pas des danseurs Bahri Ben Yahmed, Philippo Armati, Maria Vlassova, Pauline Reineri, Khouloud ben Abdallah, Kais Harbaoui et Ahmed Guerfel, le public débute l’expérience dans le jardin et l’achève autour d’un feu de camp… sur la plage.

Le spectacle est le fruit d’une collaboration suisso-tunisienne qui a vu le jour il y a deux ans et s’est concrétisée au fil des mois par des artistes autodidactes issus de quartiers populaires et n’ayant pas eu de formation académique.

C’est sur l’échange, le partage et les valeurs artistiques contemporaines que se base ‘‘Hors ville 2’’. Il s’agit de «valoriser l’aspect corporel, et le corps dans son environnement, dans la nature», dira Bahri Ben Yahmed.

© Ahmed Makhlouf.

Titiller la fibre artistique du public est l’objectif principal de cette performance, loin de toute interprétation ou message spécifique. Bahri Ben Yahmed prône un retour aux sources, aux origines pour remédier à la crise mondiale qui touche la danse contemporaine. Ce travail artistique perdurera des années et restera ouvert aux artistes désireux de rejoindre l’aventure.

Le festival de Hammamet enchaînera aujourd’hui, mercredi 11 juillet, avec ‘‘El Harba’’ (La fuite) de Ghazi Zaghbani avec Nadia Boussetta et Mohamed Grayaa. Le huit clos à succès de 2018, rarement interprété hors des murs de l’espace l’Artisto, sera présenté dans la villa Sebastian devant un public réduit. Il met en scène un échange verbal des plus stimulants entre une prostituée et un extrémiste religieux, qui faute d’échapper à la vigilance des autorités, trouvera finalement refuge… sous le lit d’une fille de joie.

I. B. (avec communiqué).

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