Nabil Karoui se sent-il intouchable parce que bénéficiant de la protection spéciale du président Caïd Essebsi?
Nous avons publié, samedi 14 juillet 2018, un article intitulé ‘‘Le très sérieux Libération et les affaires louches des Karoui’’ dans lequel nous avons relayé l’article du quotidien français dénonçant les dépassements illégaux de ces derniers au sein de deux établissements éducatifs dans la commune de l’Ariana.
Par Imed Bahri
L’article évoque trois panneaux publicitaires géants que l’entreprise Karoui & Karoui Ourdoor a été installés en 2012 dans deux établissements éducatifs à savoir le collège de Borj Baccouche et le lycée Hannibal se situant sur de grands axes routiers leur donnant une grande visibilité.
Karoui & Karoui : les intouchables de la république
Voici les dépassements illégaux inacceptables et scandaleux, expliqués dans ce passage: «Le syndicaliste Adel Zouaoui vérifie auprès du ministère de l’Education et constate que ces contrats sont illégaux : au lieu de la signature des directeurs d’établissements, on ne retrouve que celle d’un représentant de l’Ariana. Pour éviter les soupçons, Karoui & Karoui Outdoor aurait payé le droit d’implanter ses panneaux 10.000 dinars par an à une association créée ad hoc, dirigée par le représentant de l’Ariana. ‘‘La société a payé en chèques, très facilement repérables. Cela montre qu’ils ont un vrai sentiment d’impunité’’, précise Zouaoui. Les écoles se voient donc ornées de panneaux publicitaires sans contrepartie. Pire, elles ont vu leur facture d’électricité exploser aux frais des contribuables. Le courant a même été coupé pendant deux jours en 2015 à cause d’impayés… Adel Zouaoui rédige en mars 2016 un dossier auprès de l’Instance de lutte contre la corruption et de l’Ong I-Watch, qui le récompensent fin janvier avec neuf autres lanceurs d’alerte tunisiens. Mais aujourd’hui, les panneaux publicitaires sont toujours là, et Nabil et Ghazi Karoui plus que jamais au centre du paysage économique.»
Le ministère de l’Education, dirigé aujourd’hui par Hatem Ben Salem, a porté plainte contre l’entreprise des frères Karoui au mois de décembre 2016 mais depuis omerta! La justice s’est-elle exprimée ou pas sur cette affaire où les Karoui s’enrichissent sur le dos du contribuable et où un lycée s’est même vu plonger dans le noir à cause des frasques de ces intouchables de la république? Pourquoi ce silence?
L’arbre qui cache la foret
Quant à Fadhel Moussa, nous l’interpellons pour nous expliquer et comprendre, en sa qualité de nouveau maire de cette commune et porteur d’espoir, d’ailleurs c’est pour cela qu’il a été élu car il n’est pas mouillé dans les intrigues et les magouilles des partis politiques, quel est cette mystérieuse association ayant reçu 10.000 dinars? «Créée ad hoc et dirigée par un représentant de l’Ariana», lit-on, donc existe-elle encore ou a-t-elle disparu? Qui est son président? Qui «ce représentant de l’Ariana» qui officiait à l’époque des faits? En sa qualité de quoi reçoit-elle ces dons? Est-ce un pot de vin? Est-ce de la corruption?
Les Tunisiens et les Tunisiennes, et pas seulement les habitants de la commune de l’Ariana sont en droit de connaître la vérité sur cette affaire et de sanctionner les coupables, car on peut craindre que cette douteuse transaction, qui ressemble à une malversation, a été dupliquée par les frères Karoui dans d’autres régions et avec d’autres établissements publics.
Le très sérieux ‘‘Libération’’ et les affaires louches des frères Karoui
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