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Tunisie : La communication présidentielle, victime de la guerre des clans ?

Noureddine Ben Ticha/Saïda Garrache.

Aujourd’hui, la Présidence e la République se trouve fragilisée, galvaudée et son image ternie à cause de sa communication qui est victime du tiraillement entre deux clans.

On l’a vu hier et aujourd’hui, mercredi 25 et jeudi 26 juillet 2018, avec les déclarations presque contradictoires des deux conseillers Noureddine Ben Ticha et Saïda Garrache, sur les circonstances de la nomination, mardi soir, du ministre de l’Intérieur Hichem Fourati.

Alors que M. Ben Ticha a affirmé que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, n’a pas consulté le président de la république Béji Caïd Essebsi (BCE) au sujet de cette nomination, mais l’en a seulement informé, Mme Garrache a tenu à rectifier le tir en disant que la nomination de M. Fourati a été conforme aux exigences constitutionnelles : c’est le chef du gouvernement qui a proposé cette nomination et en a informé le chef de l’Etat.

Ce que Mme Garrache n’a pas cru devoir préciser c’est que le président Caïd Essebsi, qui n’a pas opposé son veto, a donné, du moins implicitement, son accord. C’est ce que l’entourage de M. Chahed confirme, en affirmant que toutes les parties concernées ont été informées de cette nomination et avaient donné leur accord.

Face à ces déclarations et contre-déclarations, c’est la crédibilité de l’institution présidentielle qui a pris un coup et s’est trouvée entachée.

Est-ce à dire que l’exécutif présidentiel est frappé de plein fouet par les divisions de Nidaa Tounes, le parti du président de la république et du chef du gouvernement ? Est-ce à dire aussi que le népotisme et BCE, qui agit en chef de clan, ont désacralisé et la Présidence (institution) et la présidence (le mandat de son titulaire) ? Face à tant de flottements, qui traduisent une cacophonie générale, on est autorisé à le penser…

BCE et ses proches se moquaient de Moncef Marzouki, l’ex-président provisoire de la république, et lui donnaient des leçons en matière de respect de la Constitution et des règles de l’Etat de droit. Finiront-ils comme lui ou pire que lui ?

Imed Bahri

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