Le calvaire d’une quarantaine de migrants africains prend fin aujourd’hui, après deux semaines d’attente cruelle au large des côtes tunisiennes. Les naufragés apatrides pourront accoster, aujourd’hui, à Zarzis…
La fin de ce périple inhumain a été décidée dimanche dernier, 29 juillet 2018, par le chef du gouvernement Youssef Chahed qui a tenu à faire savoir, à cette occasion, qu’il ne s’agit là que d’une mesure d’exception qui ne saurait se répéter. L’allusion est claire que la Tunisie s’oppose à la suggestion de certains Etats européens d’installer sur le continent africain des camps de rétention ou autres abris aux dizaines ou aux centaines de milliers de boat-people africains que l’Europe refuse d’accueillir.
Pour mieux clarifier la nature humanitaire de ce geste tunisien, l’autorisation de débarquement accordée par le gouvernement tunisien au Sarost 5 a été officiellement adressée non pas au capitaine du Sarost 5 mais à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), au Croissant rouge tunisien (CRT) et à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Ce sont donc ces trois organisations humanitaires qui se chargeront de l’accueil de la quarantaine de migrants à Zarzis et de leur transfert à Medenine. Là, dans cette ville du sud-ouest de la Tunisie, les rescapés du Sarost 5 rejoindront les 246 réfugiés de ce camp et y recevront les premiers soins, selon Dr. Mongi Slim, président du CRT.
Pour rappel, l’odyssée des migrants de Sarost 5 se termine ainsi en Tunisie après que les autorités maltaises, françaises et italiennes aient refusé de les accueillir sur leurs territoires.
Partis de Libye sur une embarcation de fortune, ces boat-people ont été secourus in extremis, le 16 juillet 2018, par le Sarost 5. Ce groupe de réfugiés, qui sont âgés entre 17 et 36 ans, comprend deux femmes enceintes. Ils sont originaires d’Egypte, du Bangladesh, du Cameroun, du Sénégal, de Guinée, de Côte d’ivoire et du Sierra Léone.
Marwan Chahla
Zarzis : La Tunisie refuse d’accueillir des migrants rescapés d’un naufrage
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