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Ennahdha : Friture sur la ligne entre Lotfi Zitoun et Mohamed Ben Salem

Lotfi Zitoun/Mohamed Ben Salem.

Le rapport de la Colibe semble avoir provoqué des ondes de choc au sein du mouvement islamiste Ennahdha et fait éclater au grand jour un conflit, jusque-là feutré, entre certains de ses dirigeants : les soi-disant progressistes ouverts et les ultras conservateurs. 

Tout en affirmant que la diversité des opinions des dirigeants fait la richesse d’Ennahdha, présidé par Rached Ghannouchi, le député Mohamed Ben Salem estime que son collègue du Conseil de la Choura Lotfi Zitoun fait depuis longtemps cavalier seul et cherche toujours à se démarquer des autres membres du mouvement islamiste.

«Je n’ai pas vu un changement, moderniste ou réformiste, au sein d’Ennahdha apporté par Lotfi Zitoun. Lors du 10e congrès (mai 2016, Ndlr), des courants réformistes avaient demandé que les membres du bureau exécutif soient élus. Je crois que Lotfi Zitoun défendait un point de vue plutôt conservateur. Il voulait que le président du mouvement choisisse lui-même les membres de ce bureau», a-t-il déclaré lors de son passage à Diwan FM, hier, lundi 13 août 2018.


Réagissant à ces propos, le conseiller très spécial de Rached Ghannouchi a indiqué, dans un statut publié sur son compte Facebook, qu’«il y a, en ce moment, des tentatives pour créer une police d’opinion au sein d’Ennahdha, qui censure les idées et déforme les réalités.»

«Dans sa tête (Mohamed Ben Salem, Ndlr), la réforme est liée à une question organisationnelle relative à la constitution du bureau exécutif», a-t-il écrit ironiquement.

M. Zitoun, qui est le porte-parole de la frange réformiste au sein d’Ennahdha, encore très minoritaire et presque inaudible, tente de donner une image plus avenante et acceptable du parti islamiste sur la scène internationale. Pour lui,  le réformisme ne concerne pas seulement l’institution d’une démocratie interne dans le parti, il concerne aussi, et surtout, la position du parti sur les questions sociales les plus sensibles. Ses propos concernant la dépénalisation du cannabis et de l’homosexualité n’ont pas beaucoup plu à la majorité de ses frères islamistes, c’est un euphémisme.

Sur un autre plan, Mohamed Ben Salem et d’autres dirigeants historiques, comme Abdellatif Mekki, estiment que la question de la succession de Rached Ghannouchi doit être posée et réglée sur le plan du fonctionnement interne du parti.

E. B. A.

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