Pour les islamistes d’Ennahdha, il n’y aura pas de débat sur la question de l’égalité successorale entre les deux sexes. Ce sujet n’a même pas besoin d’être discuté: il constitue pour eux un dogme religieux.
C’est ce qu’a indiqué Mohamed Ben Salem, député Ennahdha et membre du Conseil de la Choura, le saint des sants du mouvement islamiste, dans une déclaration à Diwan FM, hier, lundi 13 août 2018, en précisant que la majorité de ses collègues membres d’Ennahdha ne débattront pas longtemps de la proposition de loi relative à l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme qui sera bientôt présentée par président de la république, Béji Caïd Essebsi.
«Seuls quelques uns ne s’opposeront pas à cette proposition», a-t-il dit, par allusion à Lotfi Zitoun, bras droit de Rached Ghannouchi, connu pour ses prises de positions en faveur des libertés individuelles. «Si les députés n’arrivent pas à se mettre d’accord sur cette proposition, nous serions dans l’obligation de recourir au référendum. Et c’est au peuple de décider», a-t-il précisé. Issue qui semble beaucoup plaire au député islamiste. Et pour cause: il estime que 80% des Tunisiens sont contre le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), en évoquant un vague sondage qui n’a pas été rendu public. Qui l’a réalisé ? Et quand ? Le député n’était pas en mesure de le préciser.
E. B. A.
Caïd Essebsi et l’égalité successorale : À qui profitera le flou ?
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