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Affaire L’Appétissante ou comment mettre fin au syndicalisme suicidaire ?

Les employés des sociétés L’Appétissante et IFFCO à Oued Ellil, Route de Mateur, Km 12 (ouest de Tunis), n’ont pas repris le travail aujourd’hui, jeudi 30 août 2018, comme ils devaient le faire, après une grève et un sit-in observés depuis le 17 juillet dernier.

Par Imed Bahri

C’est ce qu’on apprend auprès des responsables de ces deux sociétés appartenant un même groupe dirigé par Sami Ayed et qui emploie quelque 700 salariés dans ce quartier populaire du gouvernorat de Manouba.

Les ouvriers grévistes continuent d’observer un sit-in devant l’usine et d’empêcher leurs collègues non-grévistes d’accéder à leur lieu de travail, dans l’indifférence des autorités locales qui sont censées faire appliquer la loi et dégager la voie publique, fut-ce par la force.

Cette affaire a commencé, le 17 juillet dernier, par le déclenchement d’une grève. Des employés grévistes ont dressé des tentes devant l’usine, bouclé les issues qui y amènent et empêché leurs collègues non-grévistes d’y accéder. Ils les ont agressés et violentés, également, des cadres administratifs, des agents affectés  la garde de l’entreprise, ainsi qu’un huissier de justice.

Le 31 juillet, l’employeur, après les violences commises par les grévistes, a décrété un lock-out (grève de l’employeur). Et il a fallu de dures négociations, qui ont réuni le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, son collègue des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, et le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Samir Majoul, pour faire bouger les lignes.

Par ailleurs, la direction du groupe a décidé que les 4 principaux auteurs des violences documentées, sur les 8 ayant été dénombrés, soient traduits en conseil de discipline. Des vidéos des violences ont été visionnées et la décision est tombée : leurs auteurs, dûment identifiés, ne réintégreront plus l’entreprise. En attendant que la justice dise son mot à leur propos.

Selon l’accord passé et accepté par toutes les parties concernées, le travail devait reprendre aujourd’hui, mais les employés récalcitrants continuent d’empêcher les machines de tourner à nouveau. L’UGTT, quant à elle, semble avoir abandonné la partie. Et c’est l’avenir de deux sociétés qui emploient 700 salariés qui est incertain. Sa direction générale, basée aux Emirats arabes unis, excédée par tant d’anarchie, semble prête à abandonner la partie, elle aussi.

Aussi la question qui se pose est la suivante : jusqu’à quand laissera-t-on de pseudo-syndicalistes, destructeurs, nuisibles et suicidaires, hypothéquer l’avenir de leurs collègues et détruire l’économie du pays ?

C’est aux autorités d’agir fermement et avec la force requise pour faire valoir de nouveau la règle du droit.

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