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Coupe arabe des clubs Champions : L’Espérance paye son gâchis

Inefficace à l’instar de ses coéquipiers, Haythem Jouini rate une occasion en or. 

L’Espérance sportive de Tunis (EST) a quitté la Coupe arabe des clubs champions, après le nul (2-2) concédé face à la solide formation d’Al Ittihad Alexandrie, hier dimanche 2 septembre 2018, sur son terrain à Radès.

Par Hassen Mzoughi

Grâce à ce nul réalisé en match retour comptant pour les 32e de finale, les Egyptiens écartent les «Sang et or» au bénéfice des deux buts marqués à l’extérieur; au match aller les deux équipes s’étant séparées sur un score nul (1-1).

Hier, les «Sang et or» ont dominé en termes de possession du jeu, mais n’ont pas réussi à forcer la décision, faute de lucidité, d’adresse, de vivacité et d’esprit collectif. Dans ce modeste topo, leur fragilité défensive a été – encore une fois – leur lacune majeure.

L’EST ne souffre pas uniquement de sa défense, ni encore de son entre-jeu, mais de sa ligne d’attaque. C’est son plus gros point faible, car, disons le sans détours, il n’y a pas un buteur à l’Espérance. Cela veut dire jouer au hasard, à l’aveuglette. Donc aller au risque de se faire battre quand, en plus, la défense ajoute aux malheurs de l’équipe. C’est ce qui s’est passé hier au stade de Radès. C’est ce qui s’était produit au cours des derniers matchs face à Al Ahly.

Défaillances en défense et énormes ratés en attaque

Il faut dire que l’équipe visiteuse a bien joué le coup. Regroupée derrière, s’appuyant à une solide organisation défensive et dotée d’une remarquable détermination, elle a mis davantage en évidence l’inefficacité de l’EST.

Les hommes de Mohamed Omar ont joué calme, n’ont pas dégarni leur zone, ont placé 5 joueurs à l’entre-jeu dont 3 pivots, pour mettre un écran entre Fousseny Coulibaly et Frank Kom et les avants «Sang et or». Ils ont fait plus et bien encore : ils ont marqué 2 buts sur deux phases pour écarter le tenant par Khaled Kamar (20’) puis Mohamed Kandil (44’). C’est ça l’efficacité qui leur a permis d’exploiter la mésentente entre le latéral droit et l’axe central de l’EST.

Les «Sang et or» ont pris le jeu à leur compte, se sont procuré plusieurs occasions, mais ils ont péché par un manque flagrant de finition. Ils avaient la chance de faire le break à plusieurs reprises après avoir ouvert le score dès la 7e minute par Youcef Belaili, consécutivement à une balle en retrait de Samah Derbali. Cet avantage aurait du booster l’EST mais le gâchis était énorme comme en témoignent les opportunités ratées par Youcef Belaili, Anice Badri, Maher Bessghaier, Fousseny Coulibaly, par maladresse voire par désinvolture comme ce dribble inutile de Bessghaier face au but (35’), ou les deux essais sans conviction de Haythem Jouini.

L’entrée de Bilel Mejri a dynamisé l’attaque… inutilement. 

Une urgence : un attaquant buteur à l’Espérance

Ces ratés – pas seulement hier – ramènent au problème de base : il n’y a pas un buteur à l’EST, un «tueur» comme l’on dit dans le jargon du foot qui exploite une moitié d’occasion et qui te fait – c’est primordial – gagner des matches.

Il faut attaquer ce problème d’urgence, car une équipe incapable de marquer plus de 2 buts à un adversaire qui a encaissé 9 lors de ses 5 derniers matches, dont 5 face à Zamalek, doit se poser la question essentielle : a-t-elle le ou les joueurs pour imposer sa supériorité au tableau d’affichage ?

Cette grosse faiblesse ne sera résolue ni avec l’actuel Taha Yassine Khenissi, qui a énormément perdu de ses moyens après sa blessure en sélection, ni encore avec Haythem Jouini, Youcef Belaili ou Anice Badri qui n’ont pas le profil de l’avant-centre finisseur. La preuve, Khaled ben Yahia a joué le tout pour le tout pour faire la différence. À la reprise, il a fait sortir Taha Yassine Khenissi et Maher Bessghaier et jeté Haythem Jouini et Bilel Mejri dans la bataille pour former un quatuor d’attaque avec Anice Badri et Youssef Belaili. Ces deux changements ont apporté du tonus à l’attaque espérantiste, mais un seul but a été inscrit en seconde période par Franck Kom (52’).

La priorité des priorités c’est l’arrivée d’un avant-centre buteur capable de faire gagner des matches à l’EST, avant les renforts en défense (côté droit et axial) et au milieu de terrain (absence d’un régisseur). Cela fait trop de lacunes à la fois pour une équipe qui joue pour la Ligue des champions d’Afrique.

En fin de compte, cette élimination ne devrait pas choquer. L’EST traverse une phase de doute, qui se prolonge certes, mais quitter la Coupe arabe des clubs champions n’est pas une grosse perte, sur le plan sportif, même si elle en est une sur le plan financier, cette compétition étant dotée de très gros sous : 8 millions de dollars pour le vainqueur. Ce n’est pas rien…

Formation alignée contre Al Ittihad Alexandrie : Moez Ben Cherifia, Sameh Derbali (Mohamed Ali Ben Romdhane 80’), Khalil Chammam, Aymen Mahmoud, Ayman Ben Mohamed, Fousseny Coulibaly, Franck Kom, Anice Badri, Maher Seghaier (Bilel Mejri 48’), Youcef Belaili, Taha Yassine Khenissi (Haythem Jouini 46’).

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