L’île de Djerba a fini l’été en beauté, les petites et les prestigieuses unités ont fait le plein; l’île se prépare à l’arrière-saison; les prévisions sont à la hausse et les responsables se frottent les mains.
Par Hamma Hanachi
Si les professionnels et les responsables du tourisme se frottent les mains, c’est parce que les chiffres des entrées et des recettes touristiques leur donnent des ailes. Et, ils font feu de tout bois, tirant en même temps et dans le même sens. Ils déclarent à tour de rôle (Salma Elloumi-Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat sur Mosaïque, Nébil Bziouich, chef de cabinet sur la même station, Néji Ben Othman, DG de l’Office national du tourisme tunisien, ONTT, sur Express Fm) que «la crise est derrière, et que le nombre de touristes devrait atteindre les 8 millions à la fin de l’année.»
Des réalisations notables
À la date du 20 août dernier, la barre symbolique des 5 millions de touristes a été franchie, une nette amélioration par rapport à la même période des années précédentes.
L’augmentation des nombres de touristes, ajoute-on, s’est accompagnée d’une amélioration sensible des recettes qui ont évolué de 36,7% calculée en euros. Selon la Banque centrale de Tunisie (BCT), les recettes touristiques cumulées au 31 juillet 2018 ont atteint 1,748 milliards de dinars contre 1, 216 milliards à la même date de 2017, soit une augmentation de 532 millions de dinars (+44%).
L’augmentation du nombre de nuitées par régions et écart entre l’année 2018 et 2017 se présente comme suit :
Djerba-Zarzis : 3.147.763 (+73%,9%);
Sousse 2.217.975 : (+47%,6%);
Nabeul-Hammamet : 1.791.573 (+17,3%) ;
Monastir-Skanes : 1.283.254 (+49,5%) ;
Tunis-Côtes de Carthage : 884,148 (+ 3,7).
Où l’on remarque que la région Djerba-Zarzis caracole au niveau des augmentations. L’explication de ce succès revient à plusieurs facteurs dont le bon déroulement et la réussite du pèlerinage de la Ghriba, signe avant-coureur de l’état de la saison et qui reste, selon M. Charfeddine, directeur de l’hôtel Prestige Hasdrubal, le principal indicateur.
Des prévisions en hausse
Mohamed Jerad, directeur du Radisson Blu Djerba, évoque les événements majeurs qui se sont déroulés à Djerba et qui ont produit immédiatement leurs effets. De fait, l’hôtel Radisson Blu Palace Resort & Thalasso a organisé la 3e édition du «Beach Party» intitulée «La Côte d’Azur s’invite à Djerba», un événement de grande valeur qui a drainé une clientèle de haut de gamme et qui a servi de locomotive pour les touristes principalement français et tunisiens.
M. Jerad ne tarit pas sur le succès de cette opération : «Imaginez l’île, ses plages, la chanteuse britannique Tara Mc Donald (‘‘I need a miracle’’, Ndlr), la crème des DJ’s, trois mille fêtards dans un milieu sécurisé. Pour l’événement, nous avons captivé une clientèle clubbing, habituée à participer à des événements à Ibiza (Espagne, Ndlr) ou à Mykonos (Grèce, Ndlr). Nos nouveaux clients nous encouragent à reprendre la formule.»
Les taximen, qui, comme chacun sait, sont bons témoins pour évaluer la saison, affichent leur satisfaction. L’un d’eux, vieux routier déclare : «Depuis 2010, je n’ai pas vu une activité aussi intense dans l’île».
René Trabelsi, de Royal Force Travel, djerbien pure souche, organisateur du pèlerinage de la Ghriba, rencontré dans l’île, est optimiste sur l’arrière-saison. Il est venu accompagner 500 clients coreligionnaires de France : «Jusqu’à cette date (20 août, Ndlr), nous avons enregistré 50% d’augmentation par rapport à l’année dernière et les prévisions pour l’automne sont satisfaisantes, mais soyons franc, il faut que le touriste trouve autre chose que ce qu’on lui offre à l’hôtel. Voyez, Djerba, le soir, une île morte, à part un restaurant ou deux…».
À l’Hasdrubal Prestige, on rencontre un groupe de six couples français qui «ne changeraient pas de destination, ni d’hôtel», nous disent-ils. Et d’ajouter: «Nous venons de deux à trois fois par an, le personnel nous connaît, on reviendra en octobre pour une cure de thalasso, l’une des meilleures que nous connaissons».
M. Charfeddine ajoute : «Nous affichons complet. Au fait, nous sommes en train de travailler la saison de l’hiver. Pour le reste, je suis confiant et s’il n’y a pas de critiques ou si peu, c’est que nous nous sommes préparés depuis le mois de mars». Et, il nous donne rendez-vous fin décembre pour vérifier ses prévisions.
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