Comme à l’accoutumée, le dirigeant islamiste de Nidaa, Khaled Chouket, débarque toujours au moment où on l’attend le moins pour mettre de l’huile sur le feu. Selon lui, si Youssef Chahed refuse de baisser les bras, il y a un risque sérieux que l’armée prenne le pouvoir par la force…
Notre fauteur de trouble professionnel, qui cherche toujours à trouver sa place au plus proche de Hafedh Caïd Essebsi, nous accusera très certainement de déformer ses propos et de les sortir de leur contexte. Nous assumons pleinement notre interprétation de sa dernière sortie hier, mardi 4 septembre 2018, sur la radio Diwan FM.
Interrogé sur l’impasse dans laquelle se trouve le pays et la partie de bras de fer qui oppose depuis bientôt quatre mois le président de la république, Béji Caïd Essebsi, et son fils, Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif autoproclamé de Nidaa Tounes, au chef du gouvernement Youssef Chahed, le pyromane Chouket n’y est pas allé par quatre chemins.«L’armée pourrait décider de prendre le pouvoir par la force et, ainsi, c’en serait fini pour la démocratie…», a-t-il dit sans ciller.
De deux choses l’une, soit cet homme est en train de délirer pour imaginer pareil scénario tragique pour la suite de notre transition démocratique ou on lui a demandé de brandir cette menace de recourir aux forces armées pour déloger le locataire du Palais de la Kasbah. Dans un cas comme dans l’autre, il y a danger.
Il y a danger qu’on ouvre le micro d’une station de radio à un irresponsable comme Khaled Chouket pour qu’il donne libre cours à pareilles insanités. Il y a une différence entre la liberté d’expression et la liberté de mettre le feu dans le pays…
Il y a danger aussi – et, là, c’est encore plus grave – que le dirigeant nidaïste parle au nom de ses supérieurs hiérarchiques qui chercheraient à faire comprendre à Youssef Chahed qu’il doit laisser au plus vite la direction des affaires du pays à quelqu’un d’autre –avant qu’il ne soit trop tard. Comprenons, avant que l’Armée ne décide d’intervenir…
Qu’en pense l’armée, qui a toujours été républicaine, au service du peuple exclusivement, se tenant à distance de la politique et des «politichiens» ?
Marwan Chahla
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