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Nidaa Tounes ou la dégringolade continue vers les abysses !

Hafedh Caïd Essebsi se réunit avec ce qui reste du bloc parlementaire de Nidaa qui s’appauvrit à vue d’œil.

Un peuple mérite toujours les gouvernants qu’il a portés au pouvoir, mais le peuple tunisien mérite-t-il vraiment les humiliations que lui infligent quotidiennement les dirigeants de Nidaa Tounes qu’il a porté au pouvoir en 2014 ?

Par Mohamed Ridha Bouguerra *

Il faut reconnaître que, ces derniers temps, les dirigeants de Nidaa sont en train de se surpasser. Chaque jour nous apporte au moins une déclaration plus surprenante que les précédentes.

Des hommes politiques au langage ordurier

Pour l’un de ces fins politiciens, les huit députés nidaïstes démissionnaires de leur groupe parlementaire ne sont rien d’autres que des «traîtres» ! Mieux encore, un autre de ces stratèges de haut vol, qui n’est vraiment pas apprécié pour son langage châtié, désigne ces mêmes députés de «rats». L’un parle de «chasser» le chef du gouvernement du parti quand un autre s’évertue à nous assurer que Youssef Chahed n’est pas «un génie», loin de là.

Et dire que tous ces responsables politiques, ou qui croient l’être, doivent être profondément convaincus que par un pareil vocabulaire ordurier ils pensent sérieusement ramener les électeurs vers leur parti ! Sans qu’ils se posent la moindre question sur leur propre responsabilité dans la désertion massive que connaît actuellement Nidaa tant de la part d’élus que de militants ou d’électeurs comme nous l’ont révélé les dernières municipales. Mais, cerise sur le gâteau, voilà que les têtes pensantes de Nidaa, après avoir longuement cogité, décident d’adresser un questionnaire, doublé d’un ultimatum de 24 heures, au chef du gouvernement !

Tant d’indigence et d’infantilisme politiques

Allez expliquer aux auteurs de ces trouvailles sémantiques et autres décisions saugrenues que les acteurs politiques ont pour mission de tirer le bon peuple vers le haut et d’enraciner en lui l’intérêt bien compris de la chose publique. Et non de l’abreuver de grossièretés ou le rebuter par des querelles partisanes où l’intérêt particulier prime.

En vérité, on ne sait plus si l’on doit rire ou pleurer de tant d’indigence et d’infantilisme politiques ! Qui, après de telles mascarades, oserait confier la direction du pays à ces incompétents qui ont pour noms Hafedh Caïd Essebsi, Ridha Belhaj, Khaled Chouket ou autres Mongi Harbaoui ?

Que la Providence protège la pauvre Tunisie d’une pareille engeance qui se soucie de notre patrie comme de sa dernière chemise ! Ici, il serait bon de se rappeler, au moment des prochaines échéances électorales, qu’un peuple mérite toujours les gouvernants qu’il a portés au pouvoir ! Alors, à bon entendeur, salut !

* Professeur à l’Université de Carthage, Docteurr Honoris Causa de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.

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