La défaite de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) devant l’Espérance sportive de Tunis (1-0), vendredi dernier 21 septembre 208, au stade de Sousse, en quart de finale-retour de la Ligue des champions, a bien évidemment fragilisé l’entraîneur Chiheb Ellili qui reste au poste. Pour le moment !
Par Hassen Mzoughi
Le club a perdu le challenge majeur, comme la saison dernière, quand il a été lamentablement balayé en demi-finale de cette même compétition par les Egyptiens d’Al Ahly.
La déception des supporteurs étoilés se comprend, leur colère aussi à l’égard de Chiheb Ellili, que beaucoup d’entre eux tiennent pour responsable de cet échec devant l’EST et demandent son départ. Mais l’entraîneur de l’ESS est-il le problème?
Si Chiheb Ellili est mis à l’index, si des voix appellent à son départ, à l’instar de quelques anciens joueurs et dirigeants, la direction du club reste discrète sur le sujet. En attendant peut être le match contre Ramtha, vendredi prochain, en Coupe arabe des clubs champions. Mais le fait est là : Ellili n’a plus le soutien total du président du club, Ridha Charfeddine. Il est seul et risque de perdre son poste au prochain faux pas.
Or faire porter le chapeau au seul Chiheb Ellili n’a aucun sens. Cet entraîneur n’est certes pas exempt de reproche. Il a mal négocié la double confrontation avec l’EST, sa première échéance importante depuis son arrivée au club. Mais les dirigeants ont-ils fait le nécessaire pour ne pas rater le but.
Etre dans une dynamique de renouvellement
De plus en plus seul, attendu au tournant et n’ayant pas des garanties, Ellili n’a pas une grande marge de manœuvre. Mais qu’il reste ou qu’il parte, il n’est pas le problème essentiel. Car les dirigeants n’ont pas apporté le plus qu’il demandait notamment pour renforcer l’attaque. Au lieu de cela, on a vu débarquer un Yassine Chikhaoui, avec une blessure récalcitrante. Les dirigeants ne doivent plus chercher de faux-fuyants ou se cacher quand un mauvais résultat arrive. Ont-ils fourni les garanties pour une reconstruction valable de l’équipe?
Continuer à vendre des fantasmes ne rime à rien. Au contraire. L’ESS est un grand club, il doit l’être dans sa vie de tous les jours, dans une dynamique de renouvellement, d’échanges, pas uniquement dans une effusion de passion le jour du match ! Les dirigeants n’ont pas le droit de leurrer indéfiniment leur base avec de faux rêves.
Yassine Chikhaoui est-il le renfort dont le club a besoin ?
Les Etoilés regrettent forcément un début de saison compliqué, mais les difficultés ne sont pas nées avec l’arrivée de Chiheb Ellili. Leur équipe n’était pas prête à un challenge de cette importance avant qu’il ne débarque à Sousse. Parce que les responsables n’ont pas encore réussi à gérer la phase de transition.
Oser le changement !
Quant à mettre à niveau l’équipe première, les dirigeants ont raté le coche. Les départs de Hamdi Naguez, Aymen Mathlouthi, Diogo Acosta, puis Hamza Lahmar et Alkhali Bangoura, n’ont pas été convenablement compensés. Et les deux plus grosses lacunes, à savoir le gardien de but et l’attaque, restent entières.
L’ESS ne peut pas aller loin sans oser le changement. Le potentiel ne manque pas dans le groupe pro mais il faudrait décider de l’option à suivre : continuer avec la même équipe actuelle et croire au miracle ou opérer par un renouvellement progressif en injectant des jeunes prometteurs tels Saddam Ben Aziza, Ahmed Raddaoui, Yassine Amri, Jacques Mbé, Frej Karmani, Louai Ben Hassine, Ali Souma, Mortadha Ben Ouannes, Omar Zekri, Malek Bayou, Yousri Hamza, Rami Gabsi, Shaka Bienvenue, Hazem Haj Hassen.
La seconde option, qui laisse la voie ouverte à un projet sportif, implique une bonne dose de courage des dirigeants pour la mettre en place avec la collaboration d’un staff technique de haut niveau.
Absent de la Ligue des champions 2019, l’ESS pourrait faire mûrir son projet sportif en championnat et en coupe arabe en visant la qualification à la ligue des champions 2020 comme étape de rodage nécessaire. Encore faut-il en être convaincu avant de convaincre les autres !
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