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Octobre musical-‘‘Mad’moiselle’’ d’Amina Srarfi : «Ya de la joie»

L’Octobre musical a frappé un coup fort en invitant à son ouverture, le vendredi 12 octobre 2018, la troupe El Âzifet sous la direction de Amina Srarfi. C’est parti en fanfare et en flonflons : souvenirs, rires et éclats de fête. ‘‘Y a de la joie’’, chantait Charles Trenet.

Par Hamma Hanachi

Le public, pas assez jeune, à dominante féminine, est venu en grand nombre, des amateurs du genre, entendez des personnes qui connaissent et apprécient la musique ancienne, bien sapés pour une soirée «mondaine», les parfums embaumaient les souvenirs lointains et piquants.

Quelques chuchotements et soupirs de plaisirs

Le défi était à la fois grand et facile, réunir le public autour de musiques et chansons rétro, reproduire les scènes au plus près de la réalité historique. Le résultat, il faut le dire, était attendu, des groupes d’amis, des familles acquis d’avance à la cause ? Il n’y avait pas une place de libre dans tout l’espace de l’Acropolium de Carthage.

Course folle, violons, percussions, accordéon (instrument phare de l’époque), piano, silence léger et quelques chuchotements et soupirs de plaisirs. Les instrumentistes sont habillées en costumes d’époque, pas une mèche de cheveux qui dépasse. L’époque ?

C’était une époque où Tunis chantait et s’amusait, cafés chantants, vie culturelle riche et métissée, mode de vie assez libérale en ville, les femmes emboîtaient le pas aux chanteurs, Louisa Ettounsia, etc., les stars d’antan, les chanteurs faisaient un tabac en scène et dans les mariages, bref c’est toute une époque.

Amina Srarfi, toujours souriante, présente les pièces, le contexte, le chanteur et c’est parti au galop.
Nous voilà parti pour une évasion qui fait renaître cette exceptionnelle cohabitation artistique et sonore des trois communautés religieuses qui habitaient Tunis. Le répertoire musical arabo-français de l’époque est mis en valeur par des tenues vestimentaires des années folles.

Un public attentif et prêt à verser dans la nostalgie

Ambiance. Chant grivois, démarche déhanchée, coiffe en plumes colorées, porte-jarretelles, bustier et paillettes, fume-cigarettes long et voilà chanteuse qui longe le couloir de la salle sous les applaudissements. On fredonne par-ci une chanson de Mohamed Jamoussi, grande voix devant l’Eternel, Amina relève un effet de mode, les femmes qui adoptent une nouvelle coupe de cheveux à la mode. Entre ensuite le crooner Hichem Nagati, il chante, abusant des trémolos : «Les jeunes filles ont perdu la tête…»

Rires et applaudissements. Ce dernier saute de la scène, rejoint son oncle Raouf Nagati, assis au premier rang, habillé de noir, chapeau… et l’invite à chanter, il entonne ‘‘Yasmina… je l’aime’’, un tube qui a duré des années. Un tonnerre des hourras appuyés, comme un hommage, ne se sont pas fait attendre.

Ce spectacle a fait l’événement Amina Srarfi et sa troupe d’El Azifet ont épaté l’assistance autant par le côté spectacle que musical, la fantaisie, l’inventivité ? Les expressions corporelles, les refrains et autres ritournelles ont secoué le public, un public attentif et prêt à verser dans la nostalgie, tant les temps actuels sont durs.

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