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Quand feu Chokri Mamoghli évoquait le Hammam-Lif d’antan

Dans ce beau texte, feu Chokri Mamoghli, universitaire et responsable politique, évoquait le Hammam-Lif d’antan, celui qui ne ressemble plus à celui d’aujourd’hui. Une page de l’histoire de la ville balnéaire et d’une douceur de vie hélas révolues. Le titre du texte est ‘‘Hammam-Lif ou l’incompétence des autorités’’ daté du 27 novembre 2016.

Ceux qui n’ont pas connu le Hammam-Lif d’antan ne peuvent pas comprendre. Ils ne connaissent de cette ville que la saleté et la clochardisation des années 80, 90 et des années nahdhaouies actuelles.

En rentrant dans la ville du côté de la gare on tombait sur le rond-point du centre-ville tout fleuri, propre, tout autour il n’y avait que des salons de thé et des cafés à la française, de grande classe, on se serait crus en Europe du sud. À Aix, à Cannes, à Menton, à Montpellier ou à Toulon. Au-delà, il y avait le Casino, puis la mer.

La promenade était propre et bien fréquentée, il n’y avait pas ces barrages rocheux de la laideur, Le restaurant La Sirène au bord de l’eau était une destination huppée et non pas une vulgaire taverne.
L’été, à partir de 18 heures et jusqu’à des heures tardives, les gens sortaient en famille, les filles se sentaient en sécurité et se promenaient entre copines, les enfants se connaissaient… une atmosphère.

De l’autre côté du chemin de fer, le palais beylical régnait majestueux. Aujourd’hui, du fait de la volonté de «certains», c’est une «oukala» (habitat collectif pour familles pauvres, Ndlr). Le «Hammam Essouri» (bain moderne, Ndlr) et sa salle des fêtes où Joséphine Baker et Mistinguett se sont produites, sont devenus des lieux de désolation. Je n’ose même plus regarder quand je passe devant.

Feu Chokri Mamoghli.

La clochardisation, la ruralisation, l’incompétence, la saleté, l’islamisme ont envahi ce bijou. Allez voir Hammam-Lif aujourd’hui. Une horreur. Un enfer pour ceux qui ont connu ce monde perdu.

Où est le gouverneur Nahdhaoui et inamovible de Ben Arous? Pourquoi n’agit-il pas comme ses collègues gouverneurs de Tunis et de l’Ariana? Où est la mairie? Où est la société civile? Face à l’absence de tout le monde je me permets d’interpeller Youssef Chahed: faites quelque chose s’il vous plait. Je n’ose pas m’’adresser à M. Caïd Essebsi pourtant enfant de cette ville où tout fout le camp.

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