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Le poème du dimanche: ‘‘L’infini’’ de Giacomo Leopardi

Dans ce poème intitulé ‘‘L’infini’’ qu’il a écrit dans sa jeunesse à seulement 21 ans, le grand poète italien Giacomo Leopardi, considéré comme poète-philosophe par excellence, célèbre la nature qui lui apportera le réconfort tout au long de sa vie et qu’il chérira dans son œuvre.

Né le 29 juin 1798 à Recanati (États pontificaux) et mort le 14 juin 1837 à Naples (Royaume des Deux Siciles), Giacomo Leopardi est un écrivain, poète et philosophe italien, souvent considéré comme le deuxième plus célèbre et influent écrivain et poète italien après Dante Alighieri. La qualité lyrique de sa poésie lui a donné une influence internationale sur les générations suivantes. Sa méditation métaphysique et lyrique sur le tragique de l’existence en fait un précurseur de Schopenhauer, de Nietzsche, de Freud, de Cioran.

La grande écrivaine et poétesse italienne Anna Maria Ortese le nommait «Il giovane favoloso», le jeune homme fabuleux et c’est le titre que Mario Matorne a choisi pour le film qu’il lui a consacré en 2015.

* * *

Toujours tu me fus chère, ô déserte colline,
Où la haie épineuse à l’âpre floraison
Cache au regard l’espace et l’extrême horizon.
Dans l’herbe assis, j’évoque en rêve, j’imagine,
Derrière cette haie, où verdit le gazon,
Des espaces sans borne, un surhumain silence,
De l’absolu repos la morne somnolence.
Le silence infini de cette immensité
Verse en moi les stupeurs de sa sérénité ;
Et, percevant le bruit du vent dans les feuillages,
J’oppose à cette voix ce silence éternel.
O vide immesurable où roule en paix le ciel!
Alors me souvenant des siècles morts, des âges
Disparus, je compare aux stériles efforts,
Aux vains bruits des vivants le silence des morts.
D’un ineffable émoi mon âme est oppressée ;
Et du néant humain sondant le gouffre amer,
Dans cette immensité s’abîme ma pensée :
Et doux m’est le naufrage en une telle mer.

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