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Ligue 1 : l’endurance de l’Espérance; la stagnation de l’Etoile et du Club sfaxien

Encore une journée favorable à l’Espérance sportive de Tunis (EST) qui devient le nouveau leader de la Ligue 1 après une 10e journée dominée par des résultats nuls (5 en 6 matches).

Par Hassen Mzoughi

L’EST est arrivé au galop et occupe désormais la première place, au terme d’un long et lourd parcours. Il faut avoir de grosses ressources pour négocier un tel marathon avec une aussi belle réussite à la clé : titre de champion d’Afrique et maintenant le leadership de la Ligue 1 à qui les «Sang et or» donnent le premier coup d’accélérateur, par rapport à la stagnation des trois autres concurrents, le Club sportif sfaxien (CSS), le Club athlétique bizertin (CAB) et l’Etoile sportive du Sahel (ESS).

La première sélection est faite : après 10 rondes du championnat, quatre équipes occupent le haut du tableau : l’Espérance (23 points), le Club bizertin (22 points) le Club sfaxien (22 points) et l’Etoile du Sahel (18 points). Mais cette configuration n’est que provisoire parce que l’EST va s’absenter pour cause de participation à la Coupe du monde des clubs à partir du 15 décembre prochain.

10 matches en 35 jours

Les «Sang et or» ont donc rempli leur contrat, en reprenant rapidement la situation en main, tout en liquidant leur calendrier démentiel sans gros pépins, à l’exception du brave Saad Bguir, le héros de la finale de la Ligue des champions, hélas privé du Mondial des clubs aux Emirats arabes unis par un tacle méchant du pivot de l’ESS, Aymen Trabelsi.

Le turn over réussi de Mouine Chaabani – il a aligné une équipe différente à chaque match – etla prise en charge pointilleuse du staff médical ont permis à l’EST de traverser ce cycle harassant de 10 matches en 35 jours (en gros un match chaque 3 jours, y compris la finale africaine contre Al Ahly), avec un bilan positif inespéré.

A l’image de leurs clubs respectifs, Khenissi avance, Chaouat fait du surplace. 

Il faut souligner aussi les deux principales qualités des joueurs, à savoir leur solidité mentale et leur détermination, pour faire la différence avec leurs adversaires. L’exemple de Taha Yassine Khenissi en est une preuve. Longtemps muet, l’attaquant «sang et or» n’a jamais perdu espoir. Le revoilà qui vient de marquer lors des deux derniers matches contre le Stade Gabesien (SG) et la Jeunesse sportive kairouanaise (JSK), devenant par là même premier buteur de la Ligue 1 avec 5 buts en 10 matches, devant le buteur sfaxien Firas Chaouat, resté à 4 buts.

Le CSS et l’ESS victimes de la peur

Le classico entre l’ESS et le CSS n’a donné aucun vainqueur. L’Etoile pensait pourtant avoir fait le plus dur en marquant à 9 minutes de la fin, par Saddam Ben Aziza, reprenant dans les filets coup franc, mais les Sfaxiens ont trouvé les ressources nécessaires pour égaliser dans les temps additionnels par Walid Karoui et éviter la défaite. Et s’ils perdent leur leadership, c’est bien parce que les hommes de Ruud Krol signent là leur troisième match nul consécutif après ceux réalisés face au Stade Tunisien (ST) et le Club sportif d’Hammam-lif (CSHL). Mais surtout parce que le CSS joue désormais avec la peur au ventre, tout comme l’Etoile d’ailleurs qui est resté, lui aussi, sur sa faim après 3 résultats nuls de suite avant d’affronter le CSS.

Avant leur face à face d’hier, l’ESS et le CSS avaient gaspillé respectivement 6 points et 4 points lors de leurs 4 dernières sorties. Un nouveau faux pas, notamment de l’ESS, serait donc synonyme d’un recul considérable.

Le contraste est frappant entre l’EST, qui a bien géré son calendrier, malgré les blessures et un rythme infernal de matches, et ses deux concurrents, l’ESS et le CSS, auteurs d’une belle stagnation et aux prises avec une fatigue mentale.

Les aléas des ruptures

Et qu’on arrête d’évoquer, dans les deux camps, sfaxien et étoilé, l’alibi futile des 3 derniers matches disputés en semaine, ou encore plus mesquin, les erreurs d’arbitrage, pour expliquer leurs récents résultats. La réalité du terrain est incontestable, le CSS a un problème fondamental : non seulement il est un peu grisé par ses succès en début d’exercice, notamment sa victoire devant l’EST (4e journée), mais il cherche le résultat avec la manière. C’est trop demander à une équipe en rodage et qui plus est compte trop sur son attaquant fétiche. Comme l’international sfaxien n’a plus marqué depuis 4 journées, les défenses adverses ne le lâchant plus, le CSS a perdu de sa force de frappe, malgré la réhabilitation de l’attaquant expérimenté Alaeddine Marzouki. Krol devrait remédier rapidement à cette défaillance, au risque de perdre du terrain !

L’ESS, de son côté, n’est pas encore au point techniquement. La preuve : il a perdu 6 points sur 9 possibles en 3 matches face à des formations qui le précédent au tableau. Il en a surtout gaspillé 4 en 2 matches à domicile. Ce qui prouve que l’ESS tarde à franchir un palier supérieur.

Il n’affiche pas encore complémentarité suffisante entre les joueurs confirmés et les «nouveaux» puisés dans le groupe espoirs. Là, il y a encore du travail mais les dirigeants vont encore opter pour le changement avec les éventuels aléas dus à ces ruptures fréquentes à la tête du secteur technique.

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