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Gros plan sur les méga-projets financés par le Japon en Tunisie

Quelques jours avant la visite en Tunisie de Kono Taro, ministre japonais des Affaires étrangères, les 25 et 26 décembre 2018, l’ambassadeur du Japon à Tunis, Shinsuke Shimizu, a donné une conférence de presse,hier, jeudi 20 décembre, au siège de sa chancellerie, à Tunis, pour annoncer une série de projets nippons dans notre pays.

Par Zohra Abid

M. Taro entamera sa mission à Tunis par une visite au Musée du Bardo, le mardi 25 décembre. Le lendemain, il rencontrera le président de la République Béji Caïd Essebsi, puis son homologue tunisien Khemaïes Jhinaoui, et le chef du gouvernement Youssef Chahed, avant de se rendre à la Centrale électrique de Radès C dont les travaux ont été démarrés tout récemment.

La Centrale de Radès C opérationnelle en mai 2020

Pour permettre la réalisation du projet de la Centrale électrique de Radès C, l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) a alloué un crédit de 38.075 millions de yens japonais, soit 830 millions de dinars tunisiens (MDT). Ce prêt sera remboursé sur une période de 40 ans, avec un délai de grâce de 10 et un taux d’intérêt de seulement 0,6%.

La nouvelle centrale, réalisée sur un terrain de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg) à Radès, dans la banlieue sud de Tunis, s’étend sur 5,4ha. L’achèvement et la mise en service du cycle simple (turbine à gaz) de 300 MW sont prévus en juin 2019 et l’achèvement et la mise en service du cycle combiné complet de 450 MW, en mai 2020. «Le nombre d’ouvriers temporaires pendant la réalisation de ce projet est de 2000, dont 90% sont des Tunisiens. Le nombre d’ouvriers permanents s’élève à 150 et le taux d’intégration de la sous-traitance tunisienne est actuellement de 13%», a précisé le représentant de la Jica en Tunisie, Toshifumi Egusa.

Le chef de la diplomatie nippone Taro Kono, la semaine prochaine, à Tunis. 

En poste en Tunisie depuis novembre 2018, l’ambassadeur Shimizu a indiqué que son pays tient à aider la Tunisie, son partenaire depuis 62 ans, dans sa transition démocratique et économique, fragilisée après la révolution de 2011, en appuyant plusieurs projets de coopération qui créent des emplois, réduisent les disparités entre les régions, aident au développement industriel, à l’aménagement d’infrastructures économiques, au développement des ressources en eau et à la prévention contre les catastrophes naturelles.

La Tunisie bénéficie du savoir-faire et de haute technologie japonais

«Ce projet de construction de la Centrale électrique à cycle combiné de Radès de 450 MW avec un contrat de services à long terme a été signé depuis juillet 2014. Il va contribuer au développement de la capacité de production électrique et de contribuer à la stabilité du système d’approvisionnement en électricité. L’objectif est de répondre à la croissance des besoins surtout dans les moments de grande consommation en été où il y a grande affluence touristique», a rappelé l’ambassadeur, avant d’annoncer l’autre méga-projet de construction de la Station de dessalement d’eau de mer à Sfax, qui va améliorer les conditions d’accès à l’eau potable pour 600.000 habitants par production de 100.000 m3/jour d’eau de mer dessalée.

Le contrat de prêt relatif à ce projet a été signé le 14 juillet 2017 avec la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede). L’enveloppe allouée est de 36.676 millions de yens soit 800 MDT . La station sera opérationnelle d’ici 2021. Le Japon a envoyé 655 experts en Tunisie, sans compter les 510 volontaires intervenant dans diverses activités. «Nous avons également invité 1469 Tunisiens au Japon pour bénéficier des formations à longue ou courte durée», a ajouté Shimizu.

Les autres projets annoncés portent, essentiellement, sur la lutte contre le changement climatique, notamment la protection contre les inondations dans le Grand-Tunis ou encore la protection contre les inondations d’Oued Mejerda, signés avec le ministère de l’Agriculture.

     L’ambassadeur Shimizu et le représentant de la Jica en Tunisie, Toshifumi Egusa.

Des échanges bilatéraux tous azimuts au calendrier

Le Japon est très présent en Tunisie mais il ne communique pas beaucoup sur ses projets dans notre pays qui ont dépassé une centaine sur tout le territoire. Ces projets concernent, entre autres, l’aménagement des écoles, la gestion des forêts, le transport, sans oublier l’équipement du siège de la Télévision nationale au lendemain de la révolution 2011. «Nous espérons que, dans le cadre de nos échanges culturels, la Télévision nationale diffusera bientôt des programmes produits chez nous, dont des films documentaires très intéressants sur les succès au Japon», a souhaité l’ambassadeur qui va visiter dans les heures qui viennent le siège de la Télévision et compte aborder ce sujet avec ses responsables.

La Tunisie fait de gros efforts dans la lutte contre le terrorisme et le Japon va baisser prochainement le niveau de l’alerte antiterroriste concernant la Tunisie, ce qui va encourager les Japonais à visiter plus souvent notre pays, a encore souligné l’ambassadeur Shimizu, ajoutant que l’huile d’olive tunisienne, est très appréciée par les Japonais, qui commencent à la découvrir. Ils ont découvert récemment que l’origine de l’huile qu’ils consomment n’est pas l’Italie ou l’Espagne, qui  mettent seulement leurs enseignes sur les bouteilles, mais de la Tunisie, qui exporte l’essentiel de sa production en vrac vers ces pays. Dans ce contexte, on parle d’un projet oléicole à Borj Cedria, au sud de Tunis, où la Jica va intervenir avec son savoir-faire pour améliorer la production d’huile d’olive.

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