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CA, ESS et CSS en coupes africaines: des moyens et des objectifs


Les gardiens Aymen Dahmane, Makram Bdiri et Seifeddine Charfi ont été décisifs. 

Le Club africain (CA), le Club sportif sfaxien (CSS) et l’Etoile sportive du Sahel (ESS) se sont qualifiés pour les prochaines phases des coupes africaines, mais ont-ils les moyens, avec leurs effectifs actuels, d’aller très loin dans les deux compétitions continentales des clubs ?

Par Hassen Mzoughi

Les 16es de finale retour de la Ligue des champions africaine se sont achevés ce dimanche 23 décembre 2018 par les qualifications pour la phase de groupes des principales têtes d’affiche dont Al Ahly, le Club africain, l’ASEC Mimosas, l’AS Vita Club et Horoya. L’Espérance sportive de Tunis, champion d’Afrique en titre, est qualifiée d’office pour la phase de groupe qui démarrera le 11 janvier 2019.

Pas de dégâts chez les favoris du tour mais beaucoup de stress avant le match, chez le représentant tunisien, le Club africain (CA), dont le séjour à Khartoum, au Soudan, hier, a tourné au thriller.

Finalement le match s’est déroulé sans aucun incident au stade, en présence d’environ 40.000 spectateurs, entre une équipe soudanaise d’une correction exemplaire, malgré la manipulation des médias locaux, et une formation tunisienne calme et solidaire. Le scénario «apocalyptique» promis par les médias soudanais – et repris par des médias tunisiens – n’a donc pas eu lieu. On est tenté de dire que ce scénario n’a finalement pas beaucoup dérangé le CA, qui a tiré les marrons du feu !

Charfi et Dahmane, des gardiens de poids

Sans prendre le moindre risque, jouant avec le seul Yassine Chammakhi en attaque, le CA s’en est sorti avec les moindres frais, grâce particulièrement à son gardien, Seifeddine Charfi, auteur de trois sauvetages décisifs en seconde mi-temps. Les clubistes ont montré un sang froid qui a tranché avec les maladresses des Soudanais, apparemment limités et de surcroît fragilisés par l’atmosphère rendue nuisible autour de l’événement.

Battu sur le fil par Al Hilal (1-0), sur un penalty transformé par… Charfeddine Chaiboub à la 96e minute (96’), après sa victoire 3-1 à l’aller, le Club africain s’est fait quelques frayeurs mais il passe à la seconde phase de la Ligue des champions 2018-2019, après 21 ans d’absence. L’événement n’est pas anodin. Le CA avait besoin de faire un pas en avant, en attendant le grand saut qui reste tributaire de la qualité de son effectif. Le CA a franchi la première phase mais il n’est pas suffisamment armé pour une épreuve longue et difficile. En plus, le tournoi de groupes démarrera le 11 janvier, autrement dit demain.

Forts de sa large victoire à l’aller (4-1), le CS Sfaxien s’est qualifié pour les barrages de la Coupe de la Confédération mais il s’est fait peur hier à l’occasion des 16es de finale-retour.

Le CSS doit lui aussi une fière chandelle à son gardien Aymen Dahmane, auteur d’un match presque parfait. Le jeune portier sfaxien a mis en confiance ses coéquipiers, à… l’exception d’Alaeddine Marzouki, dont l’intervention irrégulière contre un joueur zambien lui a valu l’expulsion à la 57e minute.

Mais le CSS a montré, malgré l’état du terrain, la chaleur, l’altitude (1300m) et l’infériorité numérique, de très bonnes dispositions individuelles et collectives sur les plans techniques et tactiques. Ce groupe «Noir et blanc» promet un vrai projet d’avenir, à la condition de garder patience, de rester fidèle à la démarche tracée, sans être obsédé par les résultats immédiats, et de gérer convenablement les objectifs, sans privilégier l’un au détriment d’un autre.

L’Etoile et le dilemme de la reconstruction

L’Etoile sportive du Sahel (ESS) est, elle, confrontée à un dilemme de la reconstruction. Le groupe actuel n’offre pas la cohésion requise et tarde par conséquent à franchir une nouvelle étape.

Nonobstant le risque de perdre dès cet hiver deux piliers, Mohamed Amine Ben Amor et Rami Bedoui – qui pour les remplacer –, le retour de Roger Lemerre aux manettes donnera-t-il, enfin, le coup d’envoi à une véritable mise à niveau.

Le problème se pose d’une manière particulièrement délicate à l’’ESS.

L’été dernier, le club a engagé Akram Bdiri, Saddam Ben Aziza, Yassine Chikhaoui, Maher Hanachi, Karim Aouadhi, Ahmed Akaichi et Firas Belarbi, soit sept joueurs de plus de 21 ans. Il ne lui reste qu’une seule carte, sachant que chaque club a le droit d’affecter uniquement huit joueurs par saison de plus de 21 ans, ce qui signifie que l’ES Sahel est en position de faiblesse. C’est difficile de dégager des places à moins de résilier des contrats mais tous les recrutés cet été sont des titulaires. Et si l’on considère l’éventualité d’un départ de Mohammed Amine Ben Amor ou de Rami Bedoui ou les deux ensemble, l’ESS sera amené à compenser leurs postes respectifs (et encore !) au lieu de renforcer les postes qui ont besoin de renforts, notamment en attaque et en défense.

L’ESS s’est qualifiée pour la phase de poules de la Coupe de la CAF malgré sa défaite face au Stade d’Abidjan (0-1), en match retour des 16es de finale, vendredi, dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Elle est qualifiée directement à la phase des poules compte tenu de son classement africain. Seulement, il va falloir mettre les bouchées doubles pour monter une équipe la plus compétitive possible. Roger Lemerre aura-t-il la main heureuse ?

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