Accueil » Conférences économiques, lobbying et gros business

Conférences économiques, lobbying et gros business

Habitués, au temps de Ben Ali, à des médias aux ordres, des responsables de structures lobbyistes acquises à des intérêts extra-nationaux ont tendance à manœuvrer dans l’opacité totale et à inviter des journalistes «maison», voire «sûrs» pour couvrir leurs activités.

C’est le cas des chambres mixtes, des associations d’amitié, des associations d’anciens étudiants promus de tel ou de tel pays occidental, voire d’Ong écrans… Il s’agit pour la plupart d’antichambres de maisons mères étrangères.

La préparation d’une réunion organisée par ces structures sous la présidence d’un membre du gouvernement dans les lieux publics est devenue un exercice de haute stratégie.

Les journalistes invités sont triés sur le volet. Même les journalistes de l’Agence officielle Tap et de la télévision Watania 1 sont signalés comme peu sûrs et écartés.

Les journalistes qui seraient informés par leurs propres moyens de la tenue de telles réunions ne sont toujours pas les bienvenus, s’ils ne sont souvent refusés à l’entrée de la salle de réunion sous prétexte qu’ils n’ont pas d’invitation.

En fait, ces lobbyistes cherchent non pas à écouter le ministre invité puisque la stratégie de son département – si elle existe – est bien connue, mais à le mettre en contact avec des investisseurs étrangers qui seraient intéressés par de gros marchés projetés en Tunisie.

Parmi ces marchés, lesdits lobbys travaillent sur des gros projets d’infrastructure dans le domaine du transport sur lesquelles lorgnent des entreprises étrangères.

Au nombre de ceux-ci figurent le port en eau profonde d’Enfidha (1400 MDT), le projet du pôle économique de Zarzis, l’extension du Port commercial de Radès, le transfert de l’aéroport international de Tunis-Carthage. Mention spéciale pour ce projet de transfert défendu par pratiquement tous les ministres du Transport qui se sont succédé depuis le soulèvement du 14 janvier 2011, et ce, en dépit du niet opposé par les bailleurs de fonds (Banque mondiale et FMI), pour lesquels ce transfert n’est pas économiquement justifié.

Les énergies renouvelables (notamment le solaire) et les mégaprojets touristico-immobiliers, font, également, l’objet d’intenses tractations qui ont eu lieu dans le cadre des réunions organisées, presque entre-soi, par ces structures intermédiaires.

C’est pourquoi, lors de ces réunions «sur mesure», les organisateurs ne veulent pas de journalistes trop indépendants et qui posent les questions qui fâchent sur les sujets que l’on veut passer sous silence.

Khémaies Krimi

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!