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Derby de Tunis : Le métier de l’Espérance et la surprise Meziani

L’Espérance sportive de Tunis (EST) a arraché une victoire très importante, dimanche 6 janvier 2018, sur le Club africain (CA) qui lui permet de prendre la tête du classement de la Ligue 1, ex-aequo avec le Club athlétique bizertin (CAB) et d’entamer sa nouvelle saison sur une excellent note.

Par Hassen Mzoughi

Cette victoire a été obtenue malgré un terrain dans l’état déplorable de la pelouse du stade Ben Jannet de Monastir, ne permettant pas de pratiquer un jeu technique comme l’aiment les deux protagonistes.

Pour le premier choc après la Coupe du monde des clubs, c’est un succès significatif pour les joueurs de l’EST, ainsi que pour le coach, Mouine Chaâbani, vainqueur de son premier derby sur le banc «sang et or».

Après l’euphorie de la Ligue des champions 2018, on a retrouvé les Espérantistes avec la même sérénité et la même solidité mentale, deux atouts à la base de leur réussite sur le plan continental.

Hier face au CA, l’EST a fait valoir un autre atout : la qualité individuelle de son effectif, notamment le métier de ses piliers, Taha Yassine Khenissi, auteur des deux buts «sang et or», Youcef Belaili passeur sur le premier but, Rami Jeridi, auteur de deux arrêts déterminants après l’égalisation clubiste et en fin de match, Franck Kom, Fousseny Coulibaly, Samah Derbali, Khalil Chammam et le toujours précieux Ayman Ben Mohamed.

Khenissi : 7 buts en 8 matches

Le métier, Taha Yassine Khenissi en a montré une facette avec sa grosse mobilité dans la zone de réparation. L’avant-centre espérantiste, l’un des meilleurs attaquants tunisiens dans la zone des 16 mètres, a souvent mis en difficulté les arrières clubistes par ses incessants mouvements d’appels et de démarquage; mais il ne s’est pas contenté de faire bouger les défenseurs adverses. Il a montré un remarquable opportunisme sur les rares occasions franches de son équipe. Deux exactement, qu’il a transformées pour porter à 7 buts son capital en 8 matches de championnat. Et devenir le meilleur réalisateur de la Ligue 1, le jour de son 27e anniversaire.

Il faut noter que l’international «sang et or» n’est plus «dépaysé» en attaque. Cette saison, il est beaucoup mieux servi et quand Khenissi est bien assisté dans la zone adverse, il redevient lui-même, le buteur patenté et l’homme décisif. Sans oublier sa force de caractère et sa confiance qu’il n’a jamais perdue même au plus fort de sa crise avant et après le Mondial.

Pour son premier match avec l’Espérance, Taieb Meziani a montré une grande efficacité sur l’aile.

Taieb Meziani, une nouvelle carte offensive

Mais l’agréable surprise est un nouveau venu. Pour son premier match officiel, de surcroît un derby, l’ailier algérien Taieb Meziani a plus que rempli sa mission en étant à l’origine des deux buts de l’Espérance.

L’international olympique a montré beaucoup d’audace, il a été décisif par ses percussions et a joué sans complexe. À peine arrivé dans le groupe, il affiche de la personnalité et une certaine aisance dans le jeu, preuve qu’il a du potentiel et donc une bonne marge de progression à 21 ans.

En tous les cas, l’Espérance possède désormais une valeur sûre et une carte de choix dans le jeu offensif de l’équipe. Avec Anice Badri, Taha Yassine Khenissi, Youcef Belaili, Haythem Jouini, et Bilel Mejri et désormais Taieb Meziani, les «Sang et or» peuvent compter sur un contingent de joueurs percutants, dans le style de l’EST. Mais ce potentiel offensif ne suffit pas tant qu’il manque un play-maker. Le seul Saad Bguir reste en-deçà des besoins, alors que Youcef Belaili et Ghailen Chaalali, déjà essayés dans ce rôle, n’ont pas donné satisfaction.

Club africain : besoin d’une pointe

L’EST, sans être dominatrice, a su décrocher trois points précieux en se montrant réaliste (2 opportunités, 2 buts), alors que le CA, sans être efficace sur plusieurs opportunités, a payé sa naïveté en défense.

Toutefois, le derby a mis a nu la grosse lacune du CA à savoir l’absence d’un attaquant de surface, type Khenissi justement, pour faire la différence. Yassine Chammakhi n’est pas un attaquant de pointe. Il est dangereux quand il vient de loin, comme hier, mais il faut toujours disposer d’un joueur sachant peser sur la défense et démobiliser l’axe central. D’autant qu’il y avait une bonne opportunité, hier, dans une défense centrale de l’EST plutôt fragile, avec le stoppeur Ali Machani en manque de compétition. Chammakhi a réussi à déborder ce dernier pour aller marquer le but égalisateur à la 28e minute mais le CA ne peut se suffire de quelques rushes de son jeune attaquant pour gagner des matches, ni encore des apparitions moyennes de son attaquant étranger Derek Sasraku, du reste en mal d’intégration.

La solution au litige avec la Fifa s’impose en urgence sous peine de rester sans nouvelles options pour mettre l’équipe à niveau en vue des nombreuses échéances, notamment la Ligue des champions, où le CA espère faire du chemin, rien que pour ramasser un bon pactole nécessaire à la caisse du club.

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