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Daech à Regueb et ailleurs… partout en Tunisie !

L’affaire de l’«école» coranique de Regueb a démontré que l’esprit de Daech plane sur tous les dirigeants d’Ennahdha, mais aussi dans des pans entiers de la société tunisienne, et même dans les écoles publiques. Il y a péril en la demeure…

Par Tarak Arfaoui

Les derniers événements concernant l’«école» coranique de Regueb (Sidi Bouzid) ne sont en fait que l’arbre qui cache la forêt. Daech n’est pas cantonné dans un petit village isolé du fin fond du pays, c’est une organisation et un état d’esprit qui sont profondément installés dans la société tunisienne du sommet de l’Etat jusqu’au dernier quartier des cités populaires, et cela ne date pas d’hier.

La schizophrénie des dirigeants d’Ennahdha

Le spectacle des récents débats à l’assemblée nationale m’a laissé pantois et abasourdi. C’était une scène surréaliste et ahurissante où le vice-président de l’assemblée, du haut de son perchoir, présidait une séance concernant les événements de Regueb dont l’esprit même et le fond étaient directement liés à ses propres convictions. C’est de la schizophrénie dans un véritable cirque politique. Abdelfattah Mourou dirigeait les débats sur une affaire dont il aurait pu être l’un des protagonistes; personne ne pourrait oublier la séquence vidéo de sa discussion avec l’obscurantiste égyptien Wajdi Ghounim où on n’a pu mesurer dans toute sa splendeur la duplicité du personnage et le discours authentiquement daéchien de notre cher compatriote, qui l’aurait sous d’autres cieux amené illico presto devant un juge d’instruction.

Le spectacle d’honorables élus d’Ennahdha quittant l’hémicycle à l’annonce des débats était tragicomique de la part d’un parti dont le double langage, l’ambiguïté et l’hypocrisie sont une véritable institution et dont certains députés ont rivalisé de bassesse et d’ignominie dans leurs interventions.

L’esprit de Daêch chez les politiques

L’esprit de Daech plane sur tous les dirigeants d’Ennahdha et en premier lieu leur chef Rached Ghannouchi qui a fait le mort dans cette affaire n’ayant pas le courage d’affirmer haut et fort ses véritables convictions dévoilées lors du fameux entretien filmé à son insu où il donnait des conseils séditieux à des extrémistes salafistes .

L’esprit de Daech a vite resurgi chez Habib Khedher, l’un des artisans de notre constitution, qui a démarré au quart de tour dès l’annonce de la fermeture de l’«école» de Regueb pour défendre l’indéfendable.

L’esprit de Daech a resurgi chez l’ex-ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khadmi qui n’a pas trouvé mieux que d’affirmer sa condescendance aux responsables de la dite «école» et aux parents des enfants victimes, sans dénoncer quoi que ce soit.

L’esprit de Daech est certainement partagé par un certain nombre de responsables régionaux et nationaux, de délégués et de gouverneurs qui de par leurs convictions et appartenance politique n’ont aucun scrupule à fermer l’œil sur les activités criminelles et terroristes de certaines associations et qui ont été parachutés dans des postes de responsabilité par la grâce du fameux «tawafoq» politique.

L’esprit de Daech s’est révélé dans toute sa splendeur par les gesticulations abjectes de certains avocats, dont le désastreux Seifedine Makhlouf , défendeurs de la veuve et de l’orphelin, transformes en la circonstance en de défenseurs de terroristes et de pédophiles.

L’esprit de Daech s’est profondément ancré dans une certaine frange de nos compatriotes, grâce aux discours moyenâgeux débités tous les vendredis par des pseudos imams salafistes dans beaucoup de mosquées hors de tout contrôle de l’Etat.

L’esprit Daech dans les écoles de la république

Les écoles dites coraniques disséminées dans toute la république (plus d’un millier selon certaines sources) ont pignon sur rue dans les quartiers populaires où l’on enseigne un cursus du parfait terroriste islamiste. Dans des quartiers huppés à Tunis comme El Manar ou Ennasr, le spectacle de pauvres petites filles voilées et de petits garçons enturbannés ramenés par leurs parents à des pseudos écoles coraniques ne dérangent plus personne.

Dans les écoles étatiques quelques enseignants confondent leur mission éducatives avec leurs convictions religieuses et n’ont aucun scrupule à faire glisser à leurs élèves des messages rétrogrades comme cette enseignante de sciences naturelles qui refusait d’enseigner la théorie de l’évolution de Darwin ou là un autre enseignant qui entre deux formules de mathématiques rappelait à chaque cours aux élèves les méfaits de la mécréance

L’esprit de Daech, telle une vermine, s’est bel et bien installé dans le pays pour le gangrener, profitant du laxisme du gouvernement sous couvert de démocratie et connivences électoralistes. Ou étaient les autorités qui se sont subitement réveillées de leurs torpeur pour porter plainte contre plus de cent cinquante associations, juste après un reportage à la télévision? Faut-il attendre que les médias leurs rappellent les prérogatives par des reportages ciblés? Le gouvernement a été choqué, dixit Iyed Dahmani, son porte-parole, après la découverte du pot aux roses de Regueb, il n’a pas fait son mea culpa en oubliant les b.a.-ba de la communication, il n’a pas eu le courage de reconnaître les graves insuffisances du gouvernement enchaîné qu’il est par le désastre du «tawafoq» politique qui va mener le pays a la banqueroute.

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