Dans son adresse à la nation, hier soir, dimanche 11 février 2019, diffusée par la chaîne nationale Watania 1, le chef du gouvernement Youssef Chahed a voulu surtout se féliciter de la fin de la crise avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et du retour de la stabilité sociale.
Par Imed Bahri
L’accord sur les augmentations salariales dans la fonction publique, signé deux jours auparavant, et qui fait suite à celui relatif aux augmentations salariales dans le secteur public, signé en octobre dernier, n’a pas été facile à obtenir: il a fallu deux grèves générales et de longue négociations, au cours desquelles la rupture a été consommé à plusieurs reprises, avant que la raison ne finisse par prévaloir.
Les forces sécuritaires et militaires et les retraités concernés par la hausse
Aussi, et tout en félicitant les partenaires sociaux pour leur esprit constructif et leur patriotisme ayant permis d’arriver à un accord final satisfaisant pour toutes les parties, à commencer par le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, M. Chahed a tenu a préciser que les augmentations salariales concernent la fonction publique dans son ensemble, y compris les forces sécuritaires et militaires et les retraités.
Il s’est également félicité de l’accord signé la veille avec la Fédération générale de l’enseignement secondaire et qui a satisfait les revendications de cette catégorie importante de salariés, ce qui va mettre fin à une crise qui dure depuis plusieurs mois et qui a perturbé la vie des élèves dans les collèges et les lycées.
«Ceux qui misaient sur un échec du dialogue entre le gouvernement et la centrale syndicale en ont finalement eu pour leurs frais», a lancé M. Chahed, par allusion aux partis politiques ayant misé sur le pourrissement de la situation sociale pour provoquer une grave crise politique, accélérer la chute du gouvernement et tenir des élections législatives anticipées. Le mot avait d’ailleurs été prononcé et plus d’une fois, notamment par le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami.
L’Etat pense aussi au pouvoir d’achat des populations démunies
Les augmentations salariales décidées vont beaucoup coûter aux caisses de l’Etat, mais tout en améliorant le pouvoir d’achat des salariés, elles ne vont pas grever dangereusement les finances publiques, a tenu à assurer M. Chahed, en ajoutant que l’Etat s’est intéressé également aux populations démunies et qu’un programme spécifique à ces couches a été mis en place afin d’améliorer leur pouvoir d’achat et de leur assurer un service de santé gratuit.
Par ailleurs, le chef du gouvernement s’est félicité de l’effort consenti par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour élire les membres manquants de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), ainsi que son président, ce qui va permettre la tenue des prochaines élections législatives et présidentielles dans les meilleures conditions et renforcer ainsi le processus démocratique en Tunisie.
Ceux qui attendaient des annonces relatives à l’avenir personnel de M. Chahed et à celui du nouveau parti en cours de création autour de son leadership, Tahia Tounes, en ont finalement eu pour leurs frais. En évitant de s’engager sur cette pente glissante, le chef du gouvernement a voulu signifier qu’il s’occupe pour le moment des affaires de la nation, afin de mener à bien sa mission à la tête du gouvernement dans un contexte difficile de crise, de doute et d’exacerbation des divisions politiques. Il y a un temps pour la gestion et un autre pour la politique. Le mélange des genres, des calendriers et des timing est on ne peut plus préjudiciable à la bonne marche des affaires publiques.
Bref, chaque chose en son temps et rien ne sert de courir, comme dit la fable.
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