Accueil » La FTF a-t-elle vendu la Super-coupe de Tunisie à une société fantôme ?

La FTF a-t-elle vendu la Super-coupe de Tunisie à une société fantôme ?

Le journaliste français Romain Molina a indiqué, dans deux récentes publications sur Twitter, que la Fédération tunisienne de football (FTF) aurait cédé les droits de la Super-coupe de Tunisie à une société «virtuelle». 

Par Hassen Mzoughi

Le collaborateur de ‘‘L’Equipe’’ et ‘‘Francefoot’’ a annoncé qu’il soulèvera, dans son émission “Les dessous du foot” (bientôt sur sa chaîne Youtube), le sujet de la corruption dans le football tunisien.

«Je rappelle que je prépare l’émission ‘‘Les dessous du foot’’ et que le sujet sera consacré au football tunisien (deux épisodes). A suivre très bientôt», a-t-il annoncé dans un twit.

Le jeune freelance spécialisé dans le journalisme d’investigation, alerte d’emblée: «Un jour, il va falloir que le ‘‘bon docteur’’ Al-Jari rende des comptes et pas uniquement en brandissant la menace de la Fifa pour qu’on le laisse tranquille… L’émission #LesDessousDuFoot arrivera bientôt à lui, ainsi qu’à d’autres acteurs du foot tunisien.»

«Oravi World, n’existe pas à Monaco, pas plus qu’au Qatar!»

Dans une vidéo diffusée sur sa chaîne Youtube, hier jeudi 21 février 2019, Molina évoque notamment le sujet de l’actualité : la Super-coupe de Tunisie. Il parle tout simplement d’une société fantôme à laquelle le président de la FTF, Wadii Al-Jari, aurait cédé les droits de cette compétition pour les… trois prochaines éditions. «C’est l’histoire d’une fédération vendant les droits de sa Super-coupe à une société monégasque. Mais cette société, Oravi World, n’existe pas à Monaco, pas plus qu’au Qatar, où la Super-coupe aurait dû se dérouler… Ni encore à Paris ou à Dubaï, contrairement à ce qui est indiqué sur son site».

Voire, en se rendant sur le site d’Oravi World, on découvre que cette société ne montre rien de concret mais plutôt de l’image et des portfolios avec plein de sponsors comme Coca Cola… Rien justement sur cette Super-coupe qu’elle était censée organiser, rien sur la promotion de cet événement, les parties signataires, le package financier, même pas un dossier de presse. Bref, aucune trace de cette rencontre, comme si elle n’était pas concernée, alors que la FTF s’est contentée d’un spot bidon, comportant en plus une confusion entre le drapeau tunisien et le drapeau turc. C’est tout dire !

La vidéo ajoutée hier par Molina est un amuse-gueule avant la diffusion de l’émission ‘‘Les dessous du foot’’ où deux épisodes seront consacrés au football tunisien; le premier sur la formidable histoire de la Tunisie, sa très riche culture, son football depuis sa première participation à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), et le second sur «son football gangrené, pas seulement par l’arbitrage, mais aussi par d’anciens dirigeants et la fédération actuelle», lance Molina qui dit avoir interviewé une quarantaine de personnes impliquées dans le foot tunisien.

Wadii Al-Jari : les turpitudes d’un magouilleur. 

Difficile de croire que Wadii Al Jari ne savait pas !

Finalement, on peut se demander pourquoi cette société cache-t-elle son visage alors qu’elle organise des événements sportifs? Qui se cache derrière Oravi World ? Des Qataris, des Turcs… des Russes, des Pakistanais et qui encore? Sert-elle à blanchir de l’argent sale ?

Cette Super-coupe, qui devait être jouée ce dimanche 24 février à Doha entre l’Espérance de Tunis, champion en titre, et le Club africain, détenteur de la Coupe de Tunisie, a été annulée par la fédération qatarie de football parce que la société Oravi World n’a pas fait grand-chose pour la logistique requise et, par-delà, l’instance sportive locale voulait éviter un échec qui aurait rejailli sur la promotion de la Coupe du monde 2022 qu’elle organise.

Cette annulation n’a rien à voir avec la polémique du CA ni avec l’arbitre Youssef Srairi. Au contraire, selon des échos parvenus de Doha, mardi et mercredi, Oravi World n’aurait pas réservé l’hôtel des deux équipes tunisiennes ni envoyé les tickets de voyage aux délégations concernées, ou encore signé la police d’assurance !

Difficile de croire que Wadii Al Jari ne savait pas. Mais s’il avait été «entraîné» dans les coulisses sombres de cette société, c’est très bizarre et, au meilleur des cas, la preuve d’un amateurisme flagrant, et au pire, cette affaire cache une escroquerie monumentale ayant fait pschitt. En tout cas, un responsable qui ne cesse de claironner qu’il fait du bien à la Tunisie n’engage pas son football dans un «arrangement» avec une société dont il ignore l’origine et les activités. S’il ne savait pas, il ne mériterait pas le poste de président de la FTF.

D’ailleurs la dotation totale réservée aux deux clubs (500.000 dinars) laisse à désirer ! La FTF n’a pas convenablement monnayé cette Super-coupe entre deux prestigieux clubs tunisiens qui ont des millions de fans. Ce match pouvait faire le triple de ce chiffre au stade de Radès. Pourquoi la FTF a-t-elle bradé ainsi ce derby alors que la Super-coupe égypto-saoudienne entre le Zamalek et Al Ittihad Djeddah en 2003 a pesé 3 millions de dinars tunisiens?

Raison pour laquelle Wadii Al-Jari devrait rendre des comptes, avoir le courage de dire la vérité. Il ne devrait pas encore une fois se cacher, comme il l’avait fait après les scandales de la Coupe du monde de Russie. Le non-dit accompagne toujours sa gestion, mais si le président de la FTF désire occuper un poste politique à l’assemblée du peuple ou accéder un haut poste à la Confédération africaine de football (CAF), qu’il cesse de prendre en otage le football tunisien et qu’il laisse la place à une autre personne ayant des idées et une vraie stratégie de promotion !

Le football tunisien à la merci d’un dictateur nommé Wadii Al Jari

FTF : Wadii Al Jari fait adopter des règlements sur mesure

Football : Me Taieb Bessadok accuse Wadii Jari de corruption

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!