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Club africain : Victor Zvunka perd le match contre les joueurs

Victor avec l’inamovible Bilel Ifa.

Croyant être soutenu par les dirigeants du Club africain (CA), l’entraîneur français des «Rouge et blanc», Victor Zvunka a perdu le bras de fer avec les joueurs.

Par Hassen Mzoughi

Victor Zvunka a dirigé hier, samedi 15 juin 2019, à Sousse, son dernier match sur le banc du Club africain (CA), face à l’Etoile sportive du Sahel (ESS), avec une défaite 2-0, la 11e de la saison au passif du club de Bab Jedid.

Le technicien français aurait notifié, depuis une semaine – avant le derby contre l’Espérance sportive de Tunis (EST) – la demande de quitter son poste (et le reste de son salaire), au président du club qui n’a pas fait objection. Les deux parties ont convenu d’une séparation à l’amiable, indique une source proche du club.

Zvunka quittera le CA davantage pour incompatibilité avec plusieurs joueurs que pour des motifs d’ordre technique (manque de résultat).

D’ailleurs, il soumettra un rapport détaillé avec, apprend-t-on, une liste de huit joueurs, entre autres Oussama Darragi, Hamza Agrebi, Bilel Ifa, Ghazi Ayadi, Ali Abdi et Fakhreddine Jaziri, qu’il tient pour des agitateurs ayant «pensé à eux-mêmes plus qu’à l’intérêt du club».

Les dirigeants ont laissé faire

La cassure avec plusieurs joueurs s’aggravait depuis environ quatre semaines et un premier clash après le match perdu contre l’ESS en mai dernier mais ce n’était pas le seul hic.

Le technicien français tenait à lancer des jeunes, donc pensait à écarter des «paresseux». Croyant avoir les coudées franches et le soutien de ses dirigeants, il a engagé le bras de fer avec les éléments «inamovibles», mais au lieu d’accompagner leur entraîneur, les responsables ont préféré laisser faire. Ils l’ont abandonné à la confrontation avec les joueurs.

Le Club africain n’a pas tenu le coup hier face à l’Etoile du Sahel (0-2).

Les rapports avec ces derniers se sont tellement détériorés que la situation devenait incontrôlable. Exemple : Bilel Ifa a refusé, hier, le remplacement à la 39e minute, malgré sa blessure grave, du gardien Aymen Jaballah par Nourddine Farhati. Á peine 4 minutes après, Jaballah s’est écroulé juste après avoir encaissé un 2e but signé Maher Hannachi. Il a été rapidement évacué vers une clinique de la ville de Sousse.

Morale de l’histoire : au CA, en l’absence de l’autorité administrative, l’entraîneur est mis en minorité et les joueurs deviennent les décideurs. C’est une image révélatrice de la pire saison de l’équipe «rouge et blanche».

Zvunka n’a pas su manœuvrer

L’entraîneur du CA paye en fait un choix tactique fatal. Juste après la défaite devant l’ESS, le 22 mai dernier, il a «abandonné» le groupe et choisit le camp des dirigeants, accusant les joueurs de «négligence», et appelant à traduire certains d’entre eux devant le conseil de discipline, pour «négligence et manipulation», comme il l’avait déclaré à l’issue de ce match. Il aggrava ainsi la tension au sein de l’équipe qui, non seulement ne voit pas le bout de la crise, mais se trouve accusée de jouer contre l’intérêt du club, au risque de faire remonter davantage les supporteurs. Cela les joueurs ne le lui ont pas pardonné !

Depuis, Zvunka perd le contrôle du groupe et n’a plus aucune marge de manœuvre pour reprendre la main. D’autant que les joueurs refusent d’être les boucs émissaires et ne se sentent plus «impliqués» dans ce que décidera le banc technique.

Le premier jour de sa prise de fonction, le Français avait bien vu que tout allait de travers. Il a tout de même accepté le défi. Il s’était rendu compte ensuite qu’il n’avait pas les moyens ni l’autorité pour mettre de l’ordre au sein du groupe. Trop tard. Il croyait avoir les dirigeants de son côté. Grave erreur, ceux-ci ont toujours fait les spectateurs.

Le CA a terminé la saison dans l’anonymat. Et encore, pas un signe encourageant à l’horizon !

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