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Pourquoi Ghannouchi, qui se dit démocrate, ne s’éloigne-t-il pas définitivement du référent religieux ?

Désigner quelqu’un de musulman démocrate laisse entendre qu’il croit dans tous les aspects de la démocratie qui cherche à protéger et à promouvoir dignité et la liberté humaines. Or, ce n’est pas vraiment encore le cas d’un leader comme Ghannouchi qui reste attaché à des conceptions religieuses non démocratiques.

Dans l’étude intitulée ‘‘De l’islam politique au musulman démocrate: Une comparaison entre Rashid Ghannouchi et Anwar Ibrahim’’ publiée par la revue ‘‘Intellectual Discourses’’ (Volume 26, N° 1, 2018), co-écrite par Maszlee Malik, Syaza Farhana et Mohamad Shukri et publiée par l’International Islamic University Malaysia, les auteurs s’interrogent sur l’irrépressible besoin pour un dirigeant musulman (ou islamiste), comme le Tunisien Rached Ghannouchi ou le Malaisien Anwar Ibrahim, de s’affubler de l’épithète démocrate.

Alors que ces deux leaders dirigent des pays musulmans se disant démocratiques, pourquoi ne peuvent-ils pas faire le saut final de s’éloigner définitivement du référent religieux souligné par leur idéologie ?, s’interrogent encore les auteurs, en soulignant que cette critique majeure de l’évolution idéologique de Ghannouchi et d’Anwar est faite au nom de l’évolution historique de l’islam et de celle de la politique en général.

Désigner quelqu’un de musulman démocrate laisse entendre qu’il croit dans tous les aspects de la démocratie qui cherche à protéger et à promouvoir dignité et la liberté humaines. Or, ce n’est pas vraiment encore le cas des leaders tels que Ghannouchi et Anwar qui restent attachés à certaines conceptions opposées aux principes démocratiques, font-ils encore remarquer.

Par ailleurs, en se disant musulmans démocrates, Ghannouchi et Anwar continuent de reconnaître indirectement la distinction que font généralement les musulmans entre eux et le reste du monde, ce qui les ramène à la case départ, concluent les auteurs.

Imed Bahri

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