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La faim augmente en Tunisie : une politique agricole à revoir de plus près

Selon le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publié le 8 mai 2019, le nombre de personnes sous-alimentées en Tunisie est estimé à 600.00 personnes en 2015/2017. Ce qui requiert une révision des politiques agricoles et économiques.

Le rapport indique que le fossé (encore crucial) entre les zones urbaines et rurales freine les efforts visant à éradiquer la faim. Il indique que la prévalence de personnes touchées par une insécurité alimentaire grave est de 7,5 % en 2015/2017.

Les estimations de 2012 concernant les enfants en Tunisie parlent de 10,1% de retard de croissance, 2,8% d’émaciation (maigreur extrême), et 2,3% d’insuffisance pondérale.

Malgré les mesures substantielles adoptées pour atténuer les risques du commerce international, les décideurs estiment qu’il est nécessaire de les renforcer, par des politiques visant à accroître la production alimentaire nationale, en mettant l’accent sur la réduction de la dépendance vis-à-vis des denrées alimentaires de base importées, en encourageant la production locale.

Pour un meilleur soutien aux producteurs agricoles

Il est vrai que le gouvernement tunisien offre des subventions publiques pour les semences certifiées, les machines agricoles, l’eau d’irrigation et le matériel d’irrigation, ainsi qu’un soutien technique pour augmenter les rendements de blé sur les terres irriguées, et un soutien public pour l’expansion des terres irriguées en blé. Il soutient également un meilleur accès au crédit pour les petites et moyennes exploitations agricoles, ce qui représente 62% des producteurs de céréales opérant sur 2% des terres ensemencées en céréales.

Mais les céréales et les produits céréaliers ne constituent pas le secteur alimentaire le plus protégé. Les droits de douane élevés appliqués aux céréales importées en Tunisie n’augmentent pas seulement le prix des céréales vendues dans le pays, ils augmentent également les coûts de production de viande et de lait, dans la mesure où les bovins et les vaches consomment des céréales dans leurs rations, selon la FAO.

La Tunisie accorde des subventions, par le biais de contrôles des prix et des marges, à tous les niveaux de la distribution. La quantité de contrôles de produits, soumis à des contrôles de prix ou de marge, est surprenante. À l’exception de certaines viandes, il n’y a pratiquement pas de prix ou de marges alimentaires non contrôlés.

Les droits de douane élevés appliqués aux céréales importées en Tunisie n’augmentent pas seulement le prix des céréales vendues dans le pays, ils augmentent également les coûts de production de viande et de lait, dans la mesure où les bovins et les vaches consomment des céréales dans leurs rations. Même si l’État accorde des subventions aux consommateurs et aux producteurs, pour compenser les prix élevés et les coûts de production élevés, il n’en reste pas moins que les producteurs subissent peu de pressions concurrentielles des prix mondiaux.

Par ailleurs, les possibilités d’exportation de produits agricoles inexploitées sont presque égales ou supérieures au déficit du commerce alimentaire. Une des raisons de la négligence de l’agriculture relève du fait que les politiques ont mis l’accent sur la protection et les subventions, plutôt que sur les opportunités de croissance.

A. M. (avec FAO).

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