Hatem Boulabiar, membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha, claque la porte

Huit ans après avoir intégré le parti islamiste, Hatem Boulabiar, membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha, a fini par démissionner. Ses dernières déclarations étaient hostiles à Rached Ghannouchi et on voyait venir sa démission.

M. Boulabiar a annoncé sa démission à une heure tardive dans la nuit du mercredi 24 à jeudi 25 juillet 2019, dans un post sur sa page Facebook. Mais elle est passée presque inaperçue après l’annonce, hier matin, du décès du président Béji Caïd Essebsi.

Hatem Boulabiar a écrit dans le texte de sa démission: «Tunis, le 25 juillet 2019. 2h25 du mat, dans un silence républicain, j’ai décidé de quitter Ennahdha. Il y a 8 ans jours pour jours ( 25 juillet 2011), un ami m’a approché pour (m’encourager à, Ndlr) appartenir au parti. Comme d’autres m’ont approché pour rejoindre Afek ou Al Joumhouri. J’ai choisi et j’assume ce choix en appartenant à un grand parti qu’est Ennahdha. Avant cette date, je n’ai jamais fait de la politique. Je reconnais que j’ai beaucoup appris et j’ai également quelques fois apporté. Je garde beaucoup d’amitiés indéfectibles».

Hatem Boulabiar n’en dira pas plus, mais l’on sait qu’il avait critiqué le chef d’Ennahdha, l’accusant d’avoir bidouillé les listes électorales pour les législatives et de n’avoir pas été démocrate.

Il avait également regretté que M. Ghannouchi ait choisi des têtes de listes sur la base de l’allégeance, selon ses termes, en excluant plusieurs personnalités d’Ennahdha dont l’engagement pour le parti toujours été exemplaire.

On notera que quelques heures avant d’annoncer sa démission, M. Boulabiar a posté sa photo avec Tasnim Gazbar, en commentant : «Avec l’excellente Tasnim Gazbar… à suivre».

Cette activiste politique avait été choisie par le parti islamiste pour les législatives, mais elle a récemment annoncé qu’elle ne souhaitait pas être candidate d’Ennahdha, tout en expliquant ne pas pouvoir faire partie des candidats d’un «parti qui prétend être ouvert à tous, mais qui est en réalité, tout à fait le contraire», selon ses termes. Suivez mon regard…

Y. N.