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Festival de Carthage : Des chants de Palestine avec Reem Talhami et Al Ens Wal Jam

C’est la Palestine qui fut à l’honneur au Festival International de Carthage vendredi 2 août 2019 avec une soirée présentée par la chanteuse Reem Talhami, qui en a assuré la première partie, et la jeune troupe Al Ens Wal Jam créée en 2017 en seconde partie.

Devant un public conquis d’avance, Reem Talhami était très à l’aise sur les planches du Théâtre romain de Carthage où elle s’est déjà produite en 1992 dans un spectacle baptisé ‘‘ Les voix de la liberté’’, conçu et dirigé par le maestro Mohamed Garfi.

Reem Talhami: chants lyriques et populaires

Fidèle à sa démarche d’artiste engagée mais résolument attachée à sa liberté, Reem Talhami a chanté durant plus d’une heure sa Palestine, en visitant plusieurs registres poétiques à travers des chants lyriques et populaires, tout en surprenant le public en interprétant des chansons tunisiennes qui ont fait vibrer les gradins du théâtre romain.

Ouvrant son spectacle avec ‘‘Sa ahlom’’ de Mahmoud Darwich, suivie de ‘‘Matabtich ya albi’’, ‘‘Yamma mouil al hawa’’, ‘‘Marmar zamani’’, ‘‘Rajain’’, ‘‘Fakkar bi ghayrika’’, ‘‘Lamouni elli gharouni menni’’ du crooner tunisien feu Hedi Jouini et ‘‘Ala Al ardhi Ma yastahikkou Al Hayat’’ de Mahmoud Darwiche également.

Reem Talhami a chanté plusieurs thèmes, l’occupation de sa terre mais aussi l’amour, la liberté, et la joie de vivre, une aspiration commune à tous les êtres et qui a conféré à sa soirée une légèreté qui donne du baume au cœur.

Al Ens Wal Jam : authenticité, diversité et universalité

La deuxième partie de la soirée, dans la continuité de la première, a permis à la troupe Al Ens Wal Jam, connue par le titre phare ‘‘Taralally’’, qui l’avait connaître sur les réseaux sociaux avec plusieurs milliers de vues sur YouTube, de montrer toute l’étendue de son art et la diversité de ses inspirations musicales.

Le groupe palestinien, formé en 2017, a choisi ce nom parce qu’il traduit pour ses membres le sens de la musique «Al Ens» (l’humain) et («El-Jam») qui vient de la jam session : l’état, la fusion, l’échange.

Les membres de cette troupe sont tous musiciens depuis de longues années et chacun d’entre eux porte ses influences, ses choix et son monde musical : jazz, blues et oriental… ce qui a fait du groupe un état ou un rituel musical donnant ainsi une nouvelle image à la chanson palestinienne, une sorte de rencontre entre amis, un échange où chacun apporte du sien pour écrire ensemble cette nouvelle chanson où l’on ressent l’ambiance conviviale et amicale qui les réunit.

La musique d’Al Ens Wal Jam est séduisante, agréable à écouter et à vivre, ni élitiste ni populaire, ni émotionnelle, ni sarcastique, mais un peu tout cela à la fois, et un peu plus.

C’est une ébauche de la nouvelle chanson palestinienne : familière, nostalgique, mélancolique, qui raconte la vie de tous les jours, l’impossibilité de l’amour, le quotidien inimaginable pour nous, une chanson qui raconte, qui décrit et impulse la joie de jouer ensemble et de partager des moments d’exultation. ‘‘Jazz Zaman’’, ‘‘Fantazia’’, ‘‘Ana andi rendez-vous’’ du Tunisien de Ridha Diki Diki, ‘‘Ana kolma oul attouba’’ de Abdehalim Hafez, ou encore ‘‘Tararally’’ qui fit leur succès, ‘‘Ana Dari’’ et tant d’autres titres célèbres dont plusieurs tubes tunisiens…

C’est un véritable voyage à travers la musique arabe classique et légère que les membres de Al Ens Wal Jam ont offert au public de cette soirée dédiée à la Palestine, cette terre bénie qui a donné au monde de grands poètes dont les mots confèrent à leurs créations une portée universelle.

I. B. (avec communiqué).

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