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Tunisie : La croissance de 2,5% en 2018 n’a pas résolu le chômage ni les déséquilibres macroéconomiques (BCT)

Selon le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT), l’année 2018 a été difficile pour l’économie tunisienne: la croissance a certes évolué à +2,5% contre 1,9% en 2017 et 1% en 2016, mais elle n’a pas résolu le chômage, ni les déséquilibres macroéconomiques préoccupants.

En termes de données positives enregistrées en 2018, figurent, en 1er lieu, la récolte exceptionnelle d’olives à huile et l’affermissement des services marchands, particulièrement le tourisme dont les recettes ont augmenté de +46,3%, ainsi que les transferts des tunisiens à l’étranger (+10,1%).

Par ailleurs, le déficit budgétaire est revenu à 4,8% du PIB contre 6,1% en 2017, grâce à la hausse des ressources propres liées à l’amélioration du recouvrement fiscal, et les mesures de la Loi des Finances 2018.

L’investissement, véritable moteur de croissance et de création de richesse, a baissé à 18,5% du PIB en 2018 (18,8% en 2017), pour un taux d’épargne de 9%.

La croissance de l’industrie continue de subir le manque à gagner, dû à la faiblesse de la production des hydrocarbures et du phosphate et dérivés, 2 grands pourvoyeurs de devises.

En termes de déficit, celui de la balance des opérations courantes s’est aggravé, atteignant un record de -11,1% du PIB, contre 10,2% en 2017. Quant à la balance commerciale, son déficit a atteint -53%, du essentiellement au déficit de la balance énergétique sous l’effet de la hausse des cours internationaux des hydrocarbures, en plus de la baisse des ressources nationales de l’énergie.

En conséquence, les avoirs nets en devises ont poursuivi leur baisse en termes de jours d’importations: 84 en 2018, contre 93 en 2017.

Ainsi, les pressions se sont poursuivies sur le taux de change du dinar qui s’est déprécié en moyenne de 12,9% face à l’euro, et de 8,6% face au dollar.

Dans ce contexte d’élargissement des besoins de financement, amplifié par un effet de change important, l’encours de la dette extérieure a augmenté, passant de 63,7% en 2017, à 72,9% en 2018.

Les créations d’emploi n’ont pas été suffisantes pour résorber le niveau élevé du chômage, dont le taux global est resté stable à 15,5%. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur reste préoccupant, en dépit d’une légère baisse: 28,8% contre 29,9%.

Quand à l’inflation, elle s’est établie à 7,3% contre 5,3% en 2017, en raison des mesures fiscales, telles que le relèvement des taux de la TVA, l’ajustement à la hausse des prix à la pompe suite au renchérissement des prix internationaux de l’énergie, et la dépréciation du dinar.

Parallèlement, les besoins des banques en liquidité ont augmenté de 16 milliards de dinars (MrDT) en décembre 2018, contre 11 MrDTs au même mois en 2017, reflétant la montée des besoins en devises du système bancaire.

Pour éviter de mettre en péril la stabilité et la compétitivité de l’économie nationale, la BCT a durci, en 2018, sa politique monétaire en relevant 2 fois le taux d’intérêt directeur. Elle a aussi introduit une nouvelle mesure macro-prudentielle (crédit/dépôt) pour maîtriser l’évolution des crédits bancaires, et la consommation par conséquent.

La BCT a également mis en œuvre une nouvelle opération de refinancement sur 6 mois, pour canaliser les fonds vers les activités productives.

A. M.  (avec BCT).

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