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Archéologie : Découvertes sous-marines au port antique de Missua (Sidi Daoud)


Panneau des navigateurs de Missua (Sidi Daoud) à Ostie, en Italie.

Le port antique de Missua, à Sidi Daoud, Cap Bon, au nord-est de la Tunisie, a fait l’objet d’un programme de recherches archéologiques et paléo-environnementales, qui a donné lieu à de récentes découvertes sous-marines.

Par Amina Mkada

Dans une étude intitulée « Découvertes sous-marines au port antique de Missua (Sidi Daoud) », réalisée sous la tutelle scientifique du département des études archéologiques sous-marines, relevant de l’Institut national du patrimoine de Tunisie, et publiée sur le site « Open Edition« , l’auteure, Soumaya Trabelsi, a analysé le port antique de Missua, qui a fait l’objet d’un programme de recherches archéologiques et paléo-environnementales. Des carottages ont été effectués dans le bassin portuaire ainsi que des prospections sous-marines

Le carrottage est  un type de forage d’exploration, visant à prélever un échantillon du sous-sol terrestre ou marin, obtenu à l’aide d’un tube appelé carottier que l’on fait pénétrer dans le sous-sol.

Missua était une ville portuaire et commerciale particulièrement importante et son port sera entretenu jusqu’au IVe siècle, selon le mobilier céramique retrouvé. Il possédait, au moins 2 bassins commerciaux limités par 2 jetées et comportait également un phare. On y observe encore les traces d’un quai.

Les reliefs de la presqu’île du Cap Bon, localisation de la région d’étude.

Les recherches sous-marines conduites dans le site portuaire de Missua ont montré des vestiges archéologiques d’une richesse insoupçonnée, en particulier la présence de dépotoirs portuaires et urbains, s’étendant sur plusieurs centaines de m2. Deux épaves à Missua correspondent à un important gisement d’amphores reposant par 8 m de fond. L’étude des cargaisons montre plusieurs types d’amphores (africaines, gréco‑italiques, hispaniques).

De nos jours, les structures du port de Sidi Daoud attestent de l’importance du port dans l’Antiquité, particulièrement durant l’époque romaine, souligne Mme Trabelsi.

Pendant cette période, la ville avait un port comprenant un premier bassin aménagé sur les hauts fonds, entre la terre ferme et l’île rocheuse dans la partie sud de Missua.

Avec le développement économique, ce bassin est devenu insuffisant pour satisfaire les échanges commerciaux. Les Missuatains ont agrandi le port en construisant un second bassin situé plus au nord, capable de recevoir de gros navires. La technique et les matériaux de constructions utilisés pour le construire témoignent de la haute technicité des Romains dans la construction des ouvrages maritimes.

Dans l’état actuel des connaissances, la date d’abandon du port ne peut être précisée faute de fouilles, mais d’après les sources littéraires et les rares données archéologiques, son activité a décliné vers la fin du IVe et au début du Ve s. après J.‑C. (Müller, 2013), écrit Mme Trabelsi.

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