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« Gulf News » : Rare dans le monde arabe, la Tunisie présente son 1er «grand débat» avant l’élection présidentielle

Le journal « Gulf News » des Emirats arabes unis a publié hier, dimanche 8 septembre 2019, un article sur le débat télévisé des élections présidentielles anticipées en Tunisie, le qualifiant de «rare dans le monde arabe». Extraits.

La démocratie naissante organise 3 soirées de débats télévisés entre les candidats, un événement rare dans le monde arabe. La compétition entre les 26 candidats est considérée comme le point culminant de la campagne et un tournant dans la politique tunisienne, avant le vote de dimanche de cette semaine (26 septembre 2019, Ndlr).

(….) Le premier débat a rassemblé plusieurs candidats «poids lourds» comme Abdelfattah Mourou du parti Ennahdha d’inspiration islamiste, la laïque passionnée Abir Moussi, chef d’un groupe issu du parti de l’ancien dictateur Zine El Abidine Ben Ali (…).

Il y avait aussi un espace vide pour le nabab des médias, le très controversé Nabil Karoui, actuellement incarcéré pour blanchiment d’argent. Les organisateurs ont envisagé de le faire participer au débat par téléphone depuis sa cellule, mais il en a été empêché par les juges. «Ce soir on me prive de mon droit constitutionnel de m’exprimer face au peuple tunisien. Et ça ose parler d’élections démocratiques et transparentes, en l’absence du principe élémentaire d’égalité des chances», a-t-il déclaré.

Les organisateurs ont souligné le caractère rare de l’événement. «Souvent, dans le monde arabe lorsque nous parlons de compétition, nous savons qui gagne à la fin avec 99,99%. Aujourd’hui, nous ne savons pas qui va gagner», a déclaré Lassaad Khedder, responsable du syndicat des chaînes de télévision privées en Tunisie.

(…) En effet, la pléthore de candidats, de programmes politiques et de problèmes a conduit à une élection imprévisible. De nombreux Tunisiens affirment qu’ils comptent sur le débat pour les aider à prendre leur décision.

Des élections sans précédent, affirme la journaliste tunisienne Monia Dhouib ( …). Or, les débats ne sont pas entièrement sans précédent dans la région. En 2012, l’Égypte a organisé un débat historique télévisé entre 2 favoris parmi les 13 candidats à la présidence. Le vainqueur, Mohamed Morsi des Frères Musulmans, a été destitué par l’armée un an après son entrée en fonction.

(…) Benkredda de l’initiative Munathara a déclaré que «la culture du débat n’a pas encore sa place dans le monde arabe». Il a précisé que les débats en Tunisie seront également retransmis par des chaînes irakiennes, algériennes et libyennes. Il espère que ce «premier pas servira d’inspiration» aux autres pays arabes.

Traduit de l’anglais par Amina Mkada

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