Accueil » À propos de la représentativité des Tunisiennes dans les instances politiques

À propos de la représentativité des Tunisiennes dans les instances politiques

Selon les résultats préliminaires des législatives 2019, le taux de représentation des femmes à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ne dépassera pas 23%, contre 36,40% en 2014. Or, les femmes, jouissant de leurs droits et de leur liberté, sont un facteur primordial et incontournable de développement…

Par Nora Essafi *

À défaut d’avoir pu construire un mouvement de femmes puissant nous nous trouvons une fois de plus prises en otages des uns et des autres.

Ceci est en soi révélateur de ce que représentent les femmes dans les contradictions qui déchirent ce pays car elles forment pour, globalement, deux projets politiques et par extension de société contradictoires le cœur et le centre de leur vision. La revendication de l’égalité ou de son contraire exprime, et d’une manière vitale pour les femmes, l’essence, l’épitomé de ces visions contradictoires.

Le succès de ces projets passe par le contrôle des femmes et de leur corps – et de préférence aussi de leur porte-monnaie (sic) – pour l’un alors que l’autre met les femmes, jouissant de leurs droits, de leur liberté comme facteur primordial et incontournable de développement…

Si, dans le contexte actuel de marathon électoral, des femmes de Tunisie optent pour l’enferme libéré ce n’est point par besoin d’un chef, d’un papa ou d’un papi. Il s’agit pour ces femmes de Tunisie de choisir ce qu’elles considèrent comme le moindre mal et ce en toute connaissance de leurs intérêts et pleine conscience des risques et des incertitudes.

Ces femmes-la ont tôt fait de comprendre que les sophismes autour des notions d’égalité et de justice (telle qu’apparemment définies dans le saint livre) ne constituaient rien de plus que le socle d’une société inégalitaire fondement de leur exclusion.

Ces femmes-là comme d’autres en ce pays sont parfaitement conscientes de la fonction d’alibi qu’ont réservé les pouvoirs qui se sont succédé depuis l’indépendance. Non seulement conscientes mais critiques aussi.

Ces femmes-là, en octobre 2019, pour se préserver de nouvelles entraves, ont fait un choix pragmatique avec, entre les deux yeux, tous les risques encourus.

* Universitaire.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.