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Mohamed Abbou plus que jamais déterminé à nettoyer le pays

Mohamed Abbou a réitéré, une fois de plus, les exigences de son parti, Attayar, pour intégrer le prochain gouvernement. Des conditions qu’il a annoncées dès la sortie des résultats des législatives, en octobre dernier : avoir des représentants à la tête de deux ministères de souveraineté, à savoir celui de l’Intérieur et celui de la Justice, en plus du ministère de la Réforme administrative. L’objectif étant de combattre la corruption…

Par Cherif Ben Younès

Dans une interview accordée, cette semaine, à l’Agence de presse turque Anadolu, le secrétaire général du parti Attayar est notamment revenu sur les conditions de son parti pour participer au prochain gouvernement et sur les priorités que doit avoir celui-ci, à l’instar de la lutte contre les réseaux d’influence et l’impunité dont bénéficient certaines personnes.  

Pour un gouvernement qui lutte contre la corruption et l’impunité

L’avocat exige, en plus des département gouvernementaux cités, que pour tous les ministères, seul le ministre soit un homme politique. En d’autres termes, il réclame «la neutralité de l’administration».

Ce ne sont pas les seules revendications de Abbou auprès de Habib Jemli, chef du gouvernement désigné par le parti vainqueur des législatives, Ennahdha… «Nous demandons des garanties relatives à l’application des programmes, parce que nous ne croyons pas que tous ceux qui sont présentés seront mis en place», a-t-il également déclaré, ajoutant que ces garanties consistent dans la désignation de personnes ayant la compétence d’appliquer les programmes attribués à leurs ministères respectifs.

Mohamed Abbou, a, dans le même ordre d’idées, mis l’accent sur l’importance de combattre l’impunité et les réseaux d’influence et d’imposer la loi à tout le monde, tout en appelant à éloigner les partis politiques des désignations au sein du ministère de l’Intérieur, à l’image de celles qui concernent les directeurs généraux chargés de s’occuper de la sécurité nationale.

Le climat économique doit être «propre» pour attirer les investisseurs

Sur le plan économique, l’ancien ministre de la Réforme administrative (décembre 2011 – juin 2012) a précisé que l’Etat ne doit pas abandonner ses institutions publiques, à l’instar de Tunisair et de la Régie nationale du tabac et des allumettes (RNTA), malgré les difficultés économiques qu’elles connaissent, privilégiant «des solution de restructuration et de réforme dont la Tunisie est capable».

Abbou a, par ailleurs, estimé qu’afin de bâtir une économie puissante, il est nécessaire de garantir un climat général qui encourage l’investissement, notamment étranger, dont la Tunisie a particulièrement besoin, ne serait-ce qu’à court terme, avec notamment plus de transparence et moins de bureaucratie.

L’ancien secrétaire général du Congrès pour la république (CPR), entre mars 2012 et mai 2013, a, dans le même cadre, invité les Tunisiens opérant dans le marché noir à investir légalement dans leur pays.

«Nous voulons que ceux-ci investissent dans un climat propre, sans qu’ils n’attendent tout un mois pour sortir leurs marchandises du port, ni qu’ils soient punis, sabotés et chantés par l’administration, et sans qu’ils ne soient intimidés par la justice et de la police», a-t-il développé. «Autrement, les gens continueront à recourir à la contrebande et ce sera désastreux», ajoutera-t-il, laissant entendre que l’administration publique est gangrenée par la corruption et constitue de ce fait un frein sérieux à l’investissement.

Si Ennahdha choisit «l’ancienne méthode», ce sera sans ces partis…

Si Attayar aura les garanties nécessaires pour que l’Etat soit gouverné de cette manière, il participera au gouvernement, a assuré Mohamed Abbou. «Mais si les autres parties [par allusion à Ennahdha, ndlr] choisissent l’ancienne méthode, ils feront appel à leur plan B, sans Attayar, Echaâb et Tahya Tounes», a-t-il ajouté.

Un plan B dans lequel figure Qalb Tounes, a-t-il continué d’expliquer, et d’autres parties qui accorderont au gouvernement leurs votes de confiance.

Rappelons qu’Ennahdha a jusque-là affirmé qu’il est opposé à la participation de Qalb Tounes au prochain gouvernement, pour ne pas perdre la confiance de ses électeurs, auxquels il avait promis de ne jamais s’allier avec un parti dont le président, Nabil Karoui, fait l’objet de poursuites judiciaires pour fraude fiscale et corruption. Mais son président, Rached Ghannouchi avait déclaré récemment que seuls les idiots ne changent pas d’avis.

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