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La révolution permanente : Tout le monde veut son jour férié

Kaïs Saïed à Sidi Bouzid le 17 décembre 2019.

En décrétant, le 17 décembre 2010, «fête nationale de la révolution» et jour férié, pour honorer, chaque année, le souvenir du jour considéré comme déclencheur de «la révolution du jasmin», le président de la République, Kais Saied, a donné de l’appétit à d’autres parties pour réclamer à leur tour de célébrer, annuellement, d’autres événements ayant, également, pavé la voie pour le soulèvement du 14 janvier 2011.

C’est le cas des habitants du bassin minier de Gafsa, et particulièrement, de la zone de Redeyef qui a connu, depuis le 5 janvier 2008 et durant six mois, une insurrection contre le régime du dictateur Ben Ali. Ces derniers estiment que les quatre martyrs qui sont tombés lors des affrontements avec les forces de l’ordre de l’ancien dictateur méritent d’être ancrés dans la mémoire des Tunisiens et d’être honorés à leur tour.

C’est le cas également des militants et héritiers des victimes de la «révolte du pain» en 1984. Quelques 70 martyrs sont tombés lors des émeutes qui ont eu du 1er au 6 janvier de cette année-là, suite à la décision d’augmenter les prix du pain et des produits céréaliers comme la semoule.

Les syndicalistes proposent aussi que leur grève générale du «jeudi noir» (26 janvier 1978) soit décrétée jour férié pour honorer les martyrs qui sont tombés lors d’affrontements entre syndiqués et forces de l’ordre. Le bilan officiel fait état de 46 victimes mais des sources indépendantes parlent de plus de 200 morts. Les blessés étaient par centaines.

Et la liste des évènements douloureux est loin d’être finie pour peu qu’on remonte plus loin dans l’histoire contemporaine de la Tunisie.

Khémaies Krimi

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