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Zouhaïr Maghzaoui assure qu’il faut se débarrasser de «l’emprise du FMI»

Zouhaïr Maghzaoui est convaincu de la nécessité de «se débarrasser» de la dépendance à l’égard du FMI. Or, même si c’est toujours intéressant d’énumérer les inconvénients des accords d’emprunt avec cette institution, ce n’est pas forcément ce à quoi on s’attend de la part de politiciens actuellement au pouvoir…

Bien que le nouveau chef de gouvernement, Elyes Fakhfakh, ait déclaré hier, 8 mars 2020, que la Tunisie collaborera, de nouveau, avec le Fonds monétaire international (FMI), Zouhaïr Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb, a assuré, ce matin, sur les ondes de Mosaïque FM, que l’Etat tunisien tentera de «s’en débarrasser».

M. Maghzaoui a, en effet, indiqué que son parti, qui est, pour rappel, membre du gouvernent, a demandé à Fakhfakh de commencer à songer à une alternative.

«La solution [aux problèmes économiques tunisiens] est de commencer graduellement à se débarrasser de l’emprise du Fonds monétaire international, comme l’ont déjà fait d’autres pays […] à l’instar de l’Indonésie», a-t-il estimé.

«Nous sommes fermement convaincus que tant que la Tunisie est sous l’emprise du FMI, elle n’évoluera pas et son économie ne pourra pas se rétablir, et ce à l’image de l’Argentine et de la Zambie», poursuit-il.

Le nationaliste arabe a, par ailleurs, précisé que ce qui est dérangeant, selon lui, avec le FMI, est le fait que ses conditions sont inflexibles, quel que soit le pays auquel il fournit des crédits, à savoir «l’austérité, la privatisation, la restructuration ainsi que l’arrêt des dépenses dans les secteurs de la santé et de l’éducation» .

Zouhaïr Maghzaoui, a, dans le même ordre d’idées, rappelé que la Tunisie a déjà eu une mauvaise expérience à cet égard, à la fin de l’année 1983, lorsqu’elle a décidé de lever la subvention sur les céréales : «Cela avait conduit à la révolte du pain et à des morts».

C’est bien beau de mettre la lumière sur les les risques, les limites et les inconvénients de cette mesure, mais de la part de politiciens présidant des partis actuellement au pouvoir, comme M. Maghzaoui, les Tunisiens n’attendent pas seulement des critiques ou un diagnostic des problèmes actuels, qu’ils connaissent déjà… mais des solutions !

Aujourd’hui, même s’il a axé son intervention sur la nécessité de trouver des alternatives aux accords d’emprunt avec le FMI, Zouhaïr Maghzaoui n’a, à aucun moment, mentionné une autre solution potentielle pour trouver les financements dont a besoin le pays pour son budget. Pourtant ç’aurait été la moindre des choses du fait de son nouveau statut politique.

C. B. Y.

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