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Corruption dans le sport en Tunisie : qui va juger qui ?

Le président de l’Instance nationale de la lutte contre la corruption (Inlucc), Chawki Tabib a indiqué que 20 affaires de corruption dans le secteur sportif, parvenues à son instance depuis janvier 2016, ont été déposées devant la justice.

Il a fait cette annonce en présence du nouveau ministre tunisien de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Gaaloul, le mardi 10 mars 2020, lors d’un colloque sur «la gouvernance et la lutte contre la corruption dans le domaine du sport», organisé par l’Inlucc.

Me Tabib a dressé la liste des dossiers de corruption, qui vont notamment des marchés publics aux aménagements des stades (gradins, terrains…), en passant par l’absence du poste de trésorier dans certains clubs, les adhésions aux clubs, le refus des responsables sportifs de déclarer leurs biens, entre autres.

Pour le nouveau ministre, c’est grave de parler de systèmes de corruption dans le sport, et la corruption ne peut pas être un comportement individuel (sic). Et d’ajouter que le secteur manque de transparence, en raison de l’absence de bonne gouvernance dans les structures sportives et d’équité vis-à-vis des sportifs (resic).

Les mécanismes de réforme nécessitent la mise en place d’un système juridique avancé et de mécanismes de suivi, de responsabilisation, en plus de fournir un financement adéquat aux athlètes et aux associations pour échapper à toutes les formes de corruption et de manipulation des deniers publics.

L’ex-secrétaire d’Etat aux affaires de la jeunesse auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports fait un constat archi connu mais peut-il passer à l’acte en luttant contre la mise sous «tutelle» politique des structures sportives (clubs et fédérations), moyennant «aides» et autres «facilités», qui n’ont aucun rapport avec la pratique du sport.

«Dans le passé, les clubs servaient l’image du pouvoir politique en place, en échange d’un soutien matériel. Aujourd’hui ils sont employés de manière dangereuse, dépassant les lignes rouges. La corruption existait sous le régime précédent et nous savions qui en profitait. Aujourd’hui il y a obligation de réformer, et cela exige beaucoup de courage pour attaquer les principaux dossiers», a déclaré, à ce propos, Mehrez Bousayen, le président du Comité national olympique tunisien.

La volonté politique existe-elle pour attaquer ce cancer ? Là il y a un doute, car on rechigne à toucher à l’establishment qui semble arranger certaines parties. Finalement qui va juger qui ?

H. M.

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