A quelques heures de l’annonce, de la part du gouvernement, des nouvelles mesures nationales régissant le confinement sanitaire ciblé qui aura lieu à partir du 4 mai 2020, le bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) s’est réuni hier soir, 28 avril, pour annoncer ses revendications à lui durant la prochaine phase. Et pour ne pas déroger à ses habitudes, il n’y est pas allé par 4 chemins.
l’UGTT a notamment demandé au gouvernement de mettre fin à toutes les mesures qui affectent les salaires et les avantages des fonctionnaires et des employés du secteur privé.
La centrale syndicale a, par ailleurs, haussé le ton et a rejeté l’appel «suspect» aux Tunisiens de la part des hauts responsables de l’Etat, selon lequel il faut qu’ils se préparent à des «mesures douloureuses», estimant que cela constituerait «une violation des droits des salariés».
L’UGTT a également dénoncé le refus de certains chefs d’entreprise de payer les salaires du mois d’avril de leurs employés, et ce, malgré l’accord conclu avec l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et avec l’Etat, qui doit prendre en charge une quote-part de 200 dinars.
L’influente organisation syndicale est également revenue sur les récentes nominations gouvernementales (pas encore confirmées de façon officielle, ndlr) s’indignant de leur timing qui coïncide avec la crise sanitaire et économique due au coronavirus : «à l’heure où l’on prive les fonctionnaires de leurs promotions et avantages». «Il s’agit de nominations partisanes basées sur un esprit de partage de butin et d’extorsion politique et qui ne répondent aucunement au critère de compétence», a-t-elle encore regretté.
L’UGTT a, sur un autre plan, mis en garde le gouvernement contre «l’exploitation des circonstances exceptionnelles» pour adopter des projets de loi sur des accords avec des parties étrangères, comme la Turquie et le Qatar, qui iraient à l’encontre des intérêts de la Tunisie, assurant qu’elle ne manquera pas de s’y opposer.
C. B. Y.
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