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Les écologistes de Hammamet fêtent les 30 ans de leur association

L’Aere, l’héritière de l’ATPNE-Hammamet (dont l’auteur fut le président de 1990 à 1998), souffle ce mois-ci sa 30e bougie. C’est l’occasion de faire une sorte d’arrêt sur image pour faire un énième bilan d’étape et mesurer ce qui a été fait, ce qui est en cours et ce qui reste à faire. Mais avant tout ça, c’est l’occasion pour les dirigeants de l’association de réunir les adhérents, les amis, les partenaires techniques et financiers, les jeunes et la vieille garde… pour fêter cet anniversaire comme il se doit.

Par Dr Salem Sahli *

Puisque c’est dans l’esprit des hommes qu’est née la dégradation de l’environnement, c’est aussi dans l’esprit des hommes qu’il faut en élever les défenses. C’est ce principe élémentaire qui a présidé à la création, en 2001, de l’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet (Aere), l’héritière de la section de Hammamet de l’Association tunisienne pour la protection de la nature et de l’environnement (ATPNE) qui elle a été créée il y a 30 ans, en juillet 1990. Et comme le nom l’indique, il s’agit d’une nouvelle approche de la question environnementale centrée sur la modification des comportements des citoyens par le biais de l’éducation.

Impliquer les habitants

Nous demeurons en effet convaincus que, pour réussir, tout projet de développement local doit nécessairement croiser un projet d’éducation à l’environnement. C’est la condition sine qua non pour obtenir l’adhésion des citoyens au projet et par conséquent accroître ses chances de succès. Car, ce qui menace le plus un projet d’habitants dans lequel une administration est impliquée, c’est la substitution de cette dernière aux associations de quartier pour sa conduite. Les exemples abondent de programmes nationaux fort coûteux ayant échoué ou n’ayant pas connu les résultats escomptés faute d’implication des habitants. Il en est ainsi du programme «Agendas 21 locaux» dont on ne parle plus, du programme «Ecolef» qui peut mieux faire, ou encore du Programme national de sensibilisation, d’éducation et de culture environnementale quasi-inexistant ou connu des seuls experts.

Il ne s’agit pas ici de critiquer forcément ces projets, ni de mal les juger simplement parce qu’ils ont été décidés par le haut. Nous pensons seulement qu’ils peuvent et doivent être l’occasion d’établir des espaces de négociation et de construire des rapports contractuels entre les pouvoirs publics et la population.

Salem Sahli au milieu des jeunes activistes d’Aere au centre culturel international de Hammamet.

Trois axes prioritaires

L’adhésion des citoyens ne s’improvise pas. Elle est toujours le fruit d’un long et patient travail de sensibilisation et d’éducation entrepris, à chaud lors des célébrations d’événements nationaux ou internationaux, mais aussi et surtout à froid en dehors des campagnes officielles.

Pour mener à bien ses actions éducatives, l’Aere de Hammamet a choisi, dans le fourre-tout qu’on appelle environnement, de travailler selon trois axes prioritaires à savoir les projets d’école en étroite collaboration avec l’institution scolaire, les projets de quartier touchant un public plus large, et enfin les projets impliquant les enfants et les jeunes, habitants de demain.

Plusieurs projets d’école ont été menés par l’Aere, en milieu rural comme en milieu urbain, à Hammam Bent Jdidi, dans les écoles Ali Balhouane, Al Joumhouria Al Amal, au collège Chabbi comme au lycée Mohamed Boudhina… Dans la plupart des cas, des travaux d’embellissement, d’entretien, de maintenance et d’aménagement sont effectués par les enfants et les jeunes dans le cadre de chantiers internationaux de jeunes volontaires. 27 chantiers ont été organisés par l’association.

Mais au delà de l’impact de ces actions sur les écoliers et les jeunes, ces projets ont été l’occasion d’enclencher une dynamique partenariale locale qui a permis aux actions de se poursuivre et même de se développer.

Ainsi, dans la foulée, sont nés des projets comme Sauvons la méditerranée, la maison de l’environnement, l’écomusée de l’orangeraie, la réhabilitation de l’espace Yasmina, «Zéro déchets dans mon école», la conservation des tortues marines, ou encore plus récemment le projet de création d’une éco-école pilote à Hammamet avec l’appui de la Mitsubishi Corporation. Et beaucoup d’autres en 30 ans d’existence.

Réveiller une citoyenneté endormie

De l’école au quartier et du quartier à la ville, notre but n’est pas de donner aux enfants et aux jeunes des connaissances théoriques, mais bien de les amener à appréhender autrement leur quartier et leur ville avec l’appui de ceux qui sont des repères dans la vie de quartier : les écoles, les associations, les commerces, les services municipaux, les séniors…

N’est-ce pas là la meilleure façon de réveiller en eux une citoyenneté endormie et de mettre en place une gestion du cadre de vie plus performante ?

Gageons que les interventions individuelles ou collectives que nous avons suscitées continueront à vivre longtemps encore. C’est le souhait que l’équipe de l’AERE formule à l’occasion de son 30e anniversaire.

* S.G. de l’Aere.

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