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Le divorce est consommé entre Kaïs Saïed et «Aoulad Al-Janoub»

La baudruche s’est vite dégonflée. Aussi rapidement que l’éphémère gouvernement Elyes Fakhfakh. Il aura fallu à peine quelques mois pour que, dans le sud de la Tunisie, les propos incantatoires de Kaïs Saïed perdent leur magie et se fracassent sur le mur de la réalité.

Par Imed Bahri

«Aoulad Al-Janoub» (comme se font appeler les enfants du sud de la Tunisie dans un esprit vaguement sécessionniste) ont voté massivement pour Saïed lors de l’élection présidentielle, ainsi que pour Ennahdha et Al-Karama pour les législatives, c’est-à-dire, à la fois, pour la chèvre et le choux. Et on vous laisse deviner qui est la chèvre et qui est le choux !

«Aoulad Al-Janoub» sont cependant, aujourd’hui, très fâchés contre le président de la république et le font savoir de manière on ne peut plus claire. Alors qu’il leur a envoyé une missive via le délégué les invitant à venir lui rendre visite à Carthage, ces derniers lui ont opposé une fin de non recevoir. La cinglante réponse était comme telle : c’est à lui de venir et non pas à nous d’aller vers lui. Traduction dans le jargon présidentiel: «Achaab Yourid que le président vienne vers lui et non pas que le peuple aille lui rendre visite».

Bref, les enfants du sud renvoient M. Saïed à sa logique qui consiste dans le fait que les responsables doivent être à la disposition du peuple et qu’ils sont là pour le servir.

Maintenant que la relation est cassée entre Aoulad Al-Janoub et M. Saïed, que faudra-t-il faire pour réparer la relation entre Aoulad Al-Janoub et le pouvoir central d’une façon générale?

Nommer un chef de gouvernement issu du sud du pays ? Ça serait une excellente idée pour réparer ce lien cassé entre le sud et le pouvoir central mais il faudra que ce fils du sud connaisse bien l’Etat et maîtrise ses arcanes. Nommer un enfant du sud juste pour nommer un enfant du sud, l’opération tournera vite au fiasco. Il faut impérativement que ce dernier présente un profil qui présente le double avantage d’être à la fois un fils du sud et de bien connaître les rouages du gouvernement, de l’administration publique et de l’économie nationale, et non pas un simple homme de réseaux, opportuniste et qui sait se vendre, comme souvent le cas.

Quoi qu’il en soit, Kaïs Saïed ne devrait pas négliger cette option. Mais il doit bien la peser, tant il est vrai qu’il n’a plus droit à l’erreur.

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