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Ennahdha veut-il vraiment inaugurer une nouvelle page avec Kaïs Saïed ?

Le parti Ennahdha, présidé par Rached Ghannouchi, par ailleurs président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), connu pour son pragmatisme et sa capacité de se colorer au gré des équilibres politiques propres à chaque étape, veut inaugurer une nouvelle page dans sa relation avec le président de la république Kaïs Saïed, que ses dirigeants ont longtemps fustigé.

Par Imed Bahri

C’est, en tout cas, ce qu’indique l’un des plus proches Nahdaouis de Ghannouchi, son gendre Rafik Abdessalem, membre du bureau exécutif du parti islamiste, dans un post Facebook, aujourd’hui, dimanche 19 juillet 2020.

«Nous allons avec l’aide de Dieu œuvrer en vue d’une scène politique nouvelle et équilibrée qui tient compte des résultats des élections législatives, et en s’ouvrant sur toutes les forces politiques centristes, de manière à pouvoir nous concentrer sérieusement sur les problèmes des Tunisiens, et tout cela dans le cadre d’une coopération fructueuse avec le président de la république», a écrit M. Gendre, dont on peut imaginer qu’il l’a fait sous la dictée de son gourou de beau-père.

«Tout le reste n’est que réactions d’énervement passager, gesticulations politiques de forces anarchiques allant contre le cours de l’histoire. Dans quelques jours, les choses rentreront dans l’ordre. Ce qui est demandé aujourd’hui c’est de faire preuve de conscience politique, de souffle, de volonté solide en vue de réaliser les objectifs visés», ajoute Rafik Abdessalem sur un ton mielleux que seuls les naïfs, les idiots utiles ou les opportunistes intéressés prendront pour de l’argent comptant, un pour changement de cap ou pour une nouvelle disposition d’esprit des Nahdahouis.

En fait, les islamistes louvoient, car la situation est en train de changer sur les plans national, régional et international et pourrait leur réserver de mauvaises surprises à l’avenir. Ils reculent pour mieux sauter, et gare à ceux qui les croient sur parole.

La meilleure stratégie avec des islamistes qui reculent, c’est de faire davantage pression sur eux et de les pousser encore dans leurs derniers retranchements. Dos au mur, ils ne tarderont pas à sortir à nouveau leurs griffes.

Leur nouvelle tactique vise un seul but : isoler Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL), leur adversaire absolue, désormais en tête des sondages d’opinion.

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