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L’architecte tuniso-française Hasna Khadhri Lemaitre se dit victime de plagiat

L’architecte tunisienne Hasna Khadhri Lemaitre, résidante en France, se disant victime d’un honteux plagiat de l’une de ses créations, est déterminée à défendre ses droits dans le pays des droits de l’homme et de l’égalité.

Correspondance spéciale

«Quand je l’ai vu, j’étais figée, je ne pouvais plus écrire jusqu’à la fin de la conférence, c’est mon projet de musée, les détails sont nombreux, mes larmes coulaient sans arrêt et je me suis promis que je le dénoncerais quoi qu’il arrive…», dit-elle.

Son parcours est atypique et riche d’aventures et de succès. Fille de l’ingénieur agronome Abdelhafidh Ben Hamida Khadhri, riche propriétaire terrien dans le sud de la Tunisie, son grand-père fut un cheikh, Moufti Koudat, juge et son frère juge également était l’époux de Aroussia Chenik, la sœur de M’Hamed Chenik, le grand Vizir et 1er chef du gouvernement tunisien juste avant Bourguiba. Sa mère, Fatima Zohra Mimouni était enseignante des classes de baccalauréat pendant trente ans, biologiste, maîtrisard de sciences naturelles de l’Ecole normale d’Alger, est originaire de la ville de Touggourt en Algérie. Issue de la classe moyenne, c’est une dame aussi résiliente et dévouée que son aînée Hasna.

Architecte passionnée doublée d’une femme battante

Architecte passionnée au parcours penché sur l’investissement dans divers formations et expériences, Hasna Lemaitre croit dans l’importance du développement personnel parallèlement à la vie professionnelle. Elle a été, pendant dix ans de carrière en Tunisie et entre Paris et Tunis, d’une dynamique impressionnante… Sur la route pour un chantier à 400 Km, elle conduisait dès 3h du matin pour assurer son suivi de chantier. Ne plaisant pas aux stéréotypes bornés, elle était qualifiée grâce à sa persévérance et sa soif du savoir et a laissé des références encore pertinentes dans les quatre coins du territoire tunisien. En outre, son activisme pour l’émancipation des jeunes femmes défavorisées occupait ses weekends.

Membre, représentante de l’Ordre des architectes tunisiens (OAT) dans sa région, elle participait aux assemblées et aux modalités relatives à la réglementation du métier de l’architecte pour l’amélioration des conditions du métier auprès de ses confrères membres de l’assemblée.

Polyvalente, elle exerçait aussi en début de sa carrière la fonction d’enseignante experte rattachée aux écoles d’ingénieurs et d’arts et métiers à Gabès et passait de la technique aux perspectives et couleurs dans la même journée.

Œuvre plagiée : le musée d’art moderne de la Cité de culture de Tunis

Aujourd’hui, la combattante qui cherche à exprimer sa liberté créatrice et architecturale réside sur l’autre rive de la Méditerranée et exerce dans la région parisienne en tant qu’architecte d’intérieur, jusqu’au jour où elle assiste à une conférence à l’académie d’architecture et découvre l’implacable ressemblance du musée Astrup Fearnley sis à Oslo en Norvège à son joyau, l’aboutissement de ses années d’études et de «vacances chantiers», son projet de master, major d’atelier de fin d’études, le musée d’art moderne de la Cité de culture de Tunis (un programme de concours franco-tunisien pour réaliser un projet gigantesque situé sur 10 hectares entre deux noyaux contrastés : l’ancienne ville coloniale de Tunis et la ville futuriste des berges du lac).

Dessiné par des rayons de lumière et grâce à la lumière de ses nuits blanches, le musée, «sujet de plagiat», en cours de procédure, est le projet de l’agence Renzo Piano à Paris, l’une des 10 plus grandes agences internationales.

Légèrement dénaturé et modelé en fonction du programme et des surfaces exigés, le musée, vaisseau spatial d’Oslo, Norvège, est d’une esthétique plus aboutie mais de choix de conception très proches et mêmes certains identiques aux détails du projet dessiné par Hasna Khadhri Lemaitre.

Son combat vient de commencer et elle ne lâchera pas ses droits malgré le poids et l’envergure de l’agence adverse : «Suite à un envoi amical sans réponse, je poursuis donc ma procédure d’acte et de mise en demeure avant de porter plainte», écrit-elle dans un post sur sa page Facebook.

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