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Justice : L’immunité parlementaire de Ghazi Karoui sera-t-elle levée ?

La justice pourrait demander la levée de l’immunité parlementaire du député Qalb Tounes Ghazi Karoui, poursuivi dans la même affaire que son frère Nabil Karoui, président du même parti, qui a été arrêté, hier, suite à un mandat de dépôt émis par le pôle judiciaire économique et financier dans une affaire de suspicion de blanchiment d’argent.

C’est en tout cas ce qu’a fait savoir Mohsen Dali, substitut du procureur de la République auprès du tribunal de première instance de Tunis, dans une déclaration , aujourd’hui, vendredi 25 décembre 2020, à Diwan FM, tout en affirmant que si le député ne renonce pas de lui-même à son immunité, la justice en fera la demande auprès de l’Assemblée.

Rappelons que Ghazi Karoui, tout comme son frère, avait fait l’objet, le 23 août 2019, d’un mandat de dépôt dans cette même affaire : Nabil a été arrêté mais Ghazi a pris la poudre d’escampette avant de refaire surface, après son élection en tant que député. Depuis, il siège à l’Assemblée et bénéficie de l’immunité parlementaire…

Ghazi Karoui n’est pas le seul député à faire l’objet de poursuites, et selon des sources, la justice a déjà fait la demande de la levée de l’immunité de 5 élus devant être entendus dans différentes affaires, mais le bureau de l’Assemblée n’y a pas donné suite.

On rappellera, à ce propos, que Seifeddine Makhlouf, président de la coalition Al-Karama (allié de Qalb Tounes), avait été condamné, en décembre 2019, en 1ère instance, à 20 mois de prison ferme, suite à une plainte déposée à son encontre par le procureur de la république de Sidi Bouzid, chargé de l’affaire de l’école illégale de Regueb, qu’il avait insulté et menacé tout en accusant l’Etat de «mener une guerre contre l’islam».

Le député islamiste avait alors fait appel de cette décision et, depuis, l’affaire est restée dans les tiroirs de la justice…

On sait cependant que la demande de la levée de l’immunité d’un député passe par le président de l’Assemblée, qui l’a transmet à la commission parlementaire du règlement intérieur. Celle-ci examine la demande après audition du concerné avant de passer au vote : une majorité des membres présents est requise pour répondre positivement à la demande émise par la justice.

Les loups, on le sait, ne se mangent pas entre eux, et jusque-là, aucun député poursuivi par la justice n’a vu son immunité levée par ses collègues.

Y. N.

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