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Covid-19 : La Tunisie ne doit pas retarder indéfiniment sa campagne de vaccination

La Tunisie, désormais 2e pays d’Afrique en termes de mortalité par 100.000 habitants (37 décès pour 100.000) après l’Afrique du Sud, ne pourra supporter de voir débarquer la souche mutante de la Covid-19 sur son territoire. Elle ne pourra non plus courir le risque de retarder indéfiniment le début de sa campagne de vaccination contre ce dangereux virus.

Par Faouzi Addad *

La nouvelle souche de la Covid-19 découverte en Grande-Bretagne commence à inquiéter le monde de par sa rapidité de propagation et sa capacité à saturer les hôpitaux. Avec 414 décès en une seule journée, mardi 29 décembre 2020, en Angleterre, cela laisse présager un mois de janvier très difficile dans ce pays. À cela s’ajoute un retard de distribution du vaccin induit par une très forte demande mondiale.

La nouvelle souche mutante a déjà été détectée dans 3 pays arabes : le Liban, la Jordanie et les Émirats arabe unis. En Afrique du Sud, pays comptant désormais un million de contaminés, on a détecté une variante différente de celle révélée par les Britanniques mais qui semble être similaire en ce qui concerne sa forte contagiosité. Le nombre de cas est d’ailleurs passé très rapidement, dans ce pays, de 8000 à 14.000 cas par jour.

Problèmes de répartition des vaccins à travers le monde

La Tunisie, désormais 2e pays d’Afrique en termes de mortalité par 100.000 habitants (37 décès pour 100.000) après l’Afrique du Sud, ne pourra supporter de voir débarquer ce nouveau mutant sur notre territoire. Aussi devrons-nous être très stricts dans les prochains jours pour éviter le pire. Janvier et février seront des mois difficiles surtout que se dessine déjà le grand problème de distribution et de répartition des vaccins à travers le monde.

La campagne de vaccination a été officiellement lancée en Europe, le 27 décembre, avec du retard par rapport l’Angleterre (138.000 vacciné sur la première semaine) et aux Etats-Unis, qui avaient programmé de vacciner 20 millions d’Américains avant la fin de cette année, c’est-à-dire dans deux jours, mais qui ne sont qu’à 2,1 millions.

L’armée doit être mise à contribution

En ce qui concerne la Tunisie, c’est le flou total. Personne n’a reçu de mail, ou de SMS l’appelant à se préparer pour une éventuelle vaccination dans les prochaines semaines. Je pense sincèrement que, dans notre pays, seule l’armée est capable de gérer cette opération en toute transparence et équité. Le choix du vaccin ayant été porté sur celui de Pfizer/BioNTech, nous devrions déjà commencer la vaccination début janvier, mais les premières quantités de ce vaccin devront être livrées au mois d’avril prochain. Le vaccin d’Oxford/Astra Zeneca me semble le plus adapté à notre pays (moins cher, logistique simple et efficacité de 100% avec le dernier protocole). Autant donc le commander lui aussi.

Je pense également que les professeurs Hechmi Louzir et Mustapha Ferjani devraient être responsables de cette campagne vaccinale. Pourquoi ne pas créer un Haut conseil de défense vaccinale ? Il pourrait être autonome et accélérer les procédures.

La relance du tourisme pour l’été prochain va être conditionnée par le taux de vaccination dans la population et notre économie sera aussi tributaire de la réussite de cette campagne. Nous avons la chance de n’être que 12 millions de personnes et nous pourrions être vaccinés en quelques mois. Un agenda précis devrait être annoncé pour rassurer la population.

Cela dit, la véritable solution est entre nos mains : les gestes barrières plus que jamais et en évitant les rassemblements. Cette pandémie est loin d’être finie. Nous sommes prévenus, soyons donc responsables.

* Professeur en cardiologie.

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