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Pour n’avoir pas célébré la fête de l’indépendance, Kaïs Saïed inquiète

Le fait que le président de la république Kaïs Saïed, qui est censé incarner l’Etat, n’ait pas jugé nécessaire de célébrer, le 20 mars 2021, le 65e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, une date chère à tous les Tunisiens, en a surpris voire choqué plus d’un. Nous reproduisons, ci-dessous, à titre d’exemple, le post publié hier et reproduit ci-dessous.

Par Dr Rafik Mzali *

Comment ils l’ont fêtée ? Pour une fois, il nous est facile de savoir ce que nos politiques ont dans le ventre et le cœur. La fête de l’indépendance était un test fiable, imparable.

Que Rached Ghannouchi (président du parti islamiste Ennahdha, Ndlr) ne la fête pas, cela n’a rien d’étonnant.

Que Seifeddine Makhlouf (de la coalition crypto-islamiste Al-Karama, Ndlr) la zappe, cela aussi n’a rien d’étonnant.

Mais que Kaïs Saïed ne fasse rien, cela devrait le disqualifier définitivement. Sous sa bonhomie apparente, sa proximité avec les démunis, notre cher président a affiché un déni impardonnable.

On peut avoir des avis mitigés sur la dictature éclairée qu’a exercée Bourguiba; on peut critiquer les démarches qui ont abouti à l’indépendance, mais aucun Tunisien équilibré ne peut nier ou ignorer l’énorme acquis que fut l’indépendance de la Tunisie.

Kaïs Saïed déçoit. Kaïs Saïed inquiète. Espérons que l’avenir le sanctionnera en fermant au plus vite la parenthèse qui lui a permis d’occuper le Palais de Carthage.

Quant au chef de gouvernement, ce fut une modeste mais heureuse surprise. Hichem Mechichi semble avoir fait ce qu’il a pu. Il est allé se recueillir au mausolée de Bourguiba (à Monastir, Ndlr). Par les temps qui courent, c’est apparemment devenu un acte héroïque. Ennahdha, d’ailleurs, pourrait le rabrouer. Il pourra toujours se défendre en rappelant qu’il a été au premier rang pour accueillir la dépouille de Maherzia Laabidi (députée Ennahdha, décédée en France, Ndlr). Quand même, avouons qu’il s’est courageusement démarqué et a montré que même s’il obéit souvent à Rached Ghannouchi par réalisme, il demeure sain de cœur et de mémoire.

Il n’en demeure pas moins, qu’un évènement de cette envergure se fête à l’échelle nationale. Il le savait mais c’était peut-être trop lui demander.

Kaïs Saïed plaît parce qu’il gène Rached Ghannouchi mais là, plus aucun doute, on est fixé sur sa vision.

* Chef de service de chirurgie générale du CHU Habib Bourguiba à Sfax.

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