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Remercions Bourguiba pour le capital sympathie dont jouit la Tunisie !

Aujourd’hui, nous en sommes réduits, nous autres Tunisiens, à la mendicité pour faire face à une grave crise économique et sanitaire. Cependant, dans les marques de solidarité que nous ont témoigné de nombreux pays en nous envoyant des aides diverses, il ne faut voir la main d’aucune des personnes actuellement à la tête de l’Etat, ni Kaïs Saïed, ni Rached Ghannouchi ni Hichem Mechichi. Il faut saluer la mémoire de Habib Bourguiba, qui a conçu une diplomatie fondée sur l’amitié et le non-alignement et forgé à la Tunisie une image avenante qui lui vaut aujourd’hui cet important capital de sympathie. Pourvu qu’il ne soit pas dilapidé. Un petit rappel à ce sujet s’impose…

Par Nebil Maghraoui *

Je n’aime pas Kaïs Saïed; je le trouve incompétent pour la fonction à laquelle il fut élu et je suis interpellé et impressionné par le stoïcisme du peuple tunisien qui a vécu sans président de la république pendant la longue période de sénilité de feu Bourguiba, qui a survécu à la chienlit de trois ans de présidence «tartouresque» (guignolesque, par allusion à l’ancien président par intérim Moncef Marzouki, Ndlr) et qui vivote depuis deux ans malgré les bizarreries de Kaïs «Zaqafoura» (allusion à une boutade littéraire que le chef de l’Etat aime citer, Ndlr).

Une diplomatie fondée sur l’amitié et la non-ingérence

Au sujet du sursaut et de l’élan de solidarité exprimés par des pays amis (dans le sens le plus noble du terme), Mauritanie, Arabie saoudite, Egypte, Maroc, France, Etats-Unis, Qatar, Italie, Emirats,Turquie, Jordanie…,je voudrais rappeler l’«historique» de la diplomatie tunisienne bourguibienne.

Concernant les Etats-Unis, la Tunisie a été le premier pays à reconnaître l’indépendance de ce grand pays, le 4 juillet 1776, à l’époque des Beys, l’Afrique du Sud (soutien à Nelson Mandela), l’Algérie (appui inconditionnel à la guerre de libération nationale et accueil du GPRA à Tunis), la Palestine (accueil à Tunis du siège de l’OLP après le départ des Palestiniens du Liban en 1982), la Mauritanie (la Tunisie a été le premier pays à reconnaître l’indépendance de ce pays)… Ce furent des causes justes auxquelles la Tunisie de Bourguiba avait adhéré et s’était engagée à leurs côtés.

La Tunisie a aussi accueilli, en pleine révolution libyenne, en 2011, plus de 1 million et demi de réfugiés libyens et près de 2 millions ont transité ou séjourné sur son sol, et l’hospitalité tunisienne était spontanée et sincère avec le sentiment du devoir envers des voisins en difficulté.

Dans notre contentieux avec la France, la négociation de l’autonomie interne en 1954 et la politique des étapes adoptée par Bourguiba nous ont épargné les vicissitudes d’une sanglante guerre de libération et les atrocités d’irréparables séquelles.

La baraka de feu Bourguiba

La neutralité de la Tunisie et sa non-ingérence dans les affaires des Etats, son appartenance au mouvement des pays non-alignés dont elle a été l’un des fondateurs comme à l’Organisation internationale de la Francophonie (dont Djerba accueillera le prochain sommet, à la fin de cette année, Ndlr)…

Voilà les fondamentaux d’une diplomatie bourguibienne dont nous continuons de bénéficier des dividendes moraux sous formes d’amitié et de solidarité à notre égard de la part des autres peuples.

Avec tous mes respects pour la fonction de Kaïs Saïed, il est invité à un peu plus d’humilité, car il n’est pour rien dans cette amitié et cette solidarité. C’est la baraka de feu Bourguiba et sa sagesse qui continuent de nous protéger.

Cette mise au point s’ompose pour qu’aussi bien Saïed, que Mechichi et Ghannouchi cessent de faire des cocoricos, en s’attribuant des faits d’armes auxquels ils sont totalement étrangers…

Feu Bourguiba nous a laissé des trésors de sympathie et d’affection auprès des autres peuples épris de justice et de paix… Et c’est une belle occasion pour saluer vivement sa mémoire et pour remercier chaleureusement tous nos amis qui nous ont aidés dans cette période difficile.

* Chef d’entreprise.

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