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Tunisie : Quel rôle pour les ministres dans cette phase d’incertitude ?

Le Palais de la Kasbah attend son nouveau locataire et les ministres en poste sont presque au chômage.

Le fait que le nouveau Premier ministre tarde à être désigné et que tous les leviers du pouvoir exécutif sont pour le moment accaparés par le président de la république Kaïs Saïed n’incite pas les ministres encore en poste à faire normalement leur boulot, en attendant d’être clarifiés sur leur avenir au gouvernement. Résultat : tout le monde attend Godot, ou plutôt Saïed, alors que le pays se prépare à une rentrée 2021-2022 pleine d’incertitude.

Par Raouf Chatty *

A quelques jours de la rentrée annuelle 2021/2022, il est de coutume dans les pays démocratiques que le président de la république ou le chef du gouvernement s’adresse solennellement au peuple pour lui donner un aperçu sur les programmes que le gouvernement entend mettre en œuvre dans les prochains mois.Cela est de nature à conforter chez l’opinion publique l’idée que les pouvoirs publics suivent de très près les préoccupations des citoyens.

Pour l’heure et compte tenu des dossiers relatifs respectivement à la sécurité, à la santé publique, aux finances publiques, à la rentrée scolaire et universitaire, au démarrage de la saison des grandes cultures, il est urgent que les responsables respectifs qui ont la charge de ces grands dossiers s’adressent au peuple dans des conférences de presse télévisées à une heure grande écoute pour brieffer la nation sur les programmes que leurs départements respectifs entendent exécuter pour les prochains mois…

Les ministres ont un rôle important dans la création de l’événement. Ils doivent donc anticiper les actions à mener dans leurs domaines respectifs, répondre aux attentes des gens et essayer de les rassurer tout en sachant être imaginatifs et en recourant aux nouvelles méthodes de communication, notamment les réseaux sociaux…

Le pays a entamé depuis le 25 juillet 2021 une révolution que l’on espère tranquille. Ils doivent donc y participer de façon intelligente. Ils pourront s’inspirer des expériences d’autres pays… Le président de la république, avec toute la bonne volonté du monde, ne peut être de toutes les parties…

A bon entendeur. 

* Ancien ambassadeur.

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