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Mohamed Abbou : «Voilà comment Saïed pourra sauver le pays…»

L’ancien secrétaire général d’Attayar, Mohamed Abbou, est encore une fois revenu, ce mardi 5 octobre 2021, sur la situation politique en Tunisie après le 25 juillet, critiquant véhémentement le président de la république, Kaïs Saïed, d’abord, pour être, selon lui, sur le point de violer la constitution, et ensuite, pour sa passivité en ce qui concerne la lutte contre la corruption bien qu’il se soit emparé de (quasiment) tous les pouvoirs depuis près de 2 mois et demi.

Dans une déclaration accordée à Shems FM, l’avocat a, dans ce contexte, affirmé que «les plus importants dossiers liés à la corruption des politiciens se trouvent au ministère de l’Intérieur», appelant Saïed à les transférer à la justice.

L’ancien ministre chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption a également appelé à la nécessité d’appliquer la loi relative à l’enrichissement illégal qui peut aller jusqu’à la confiscation des biens aux politiciens.

D’autre part, il a revendiqué une purge dans le secteur de la magistrature, à travers des enquêtes sur les biens des juges et ceux de leurs familles, avant de licencier ceux d’entre eux ne pouvant pas justifier ce qu’ils possèdent.

Et d’ajouter qu’il y a aussi des personnes dans l’entourage de Saïed qui ont «des dossiers et des biens non justifiés».

Abbou a, sur un autre plan, estimé que le 22 septembre dernier – jour de la publication, dans le Jort, d’un décret présidentiel disposant d’une organisation provisoire des pouvoirs publics – Kaïs Saïed a détourné l’attention des Tunisiens vers la constitution et le système électoral, «les induisant ainsi en erreur».

«Lorsque le président de la république a déclaré que la constitution n’avait aucune valeur, qu’elle pouvait être amendée de l’extérieur, et que sous la pression étrangère, l’article 80 ne sera pas touché, il a manqué de respect aux 30 années qu’il a passées à enseigner le droit et à toutes les personnes rationnelles dans le pays», a encore regretté Mohamed Abbou.

Le politicien estime, malgré tout, que Kaïs Saïed peut encore «sauver le pays». Cela passe, selon lui, par trois mesures :
– fixer un délai pour les mesures en cours (par exemple, jusqu’à fin décembre prochain) et lutter, pendant ce temps, (véritablement) contre la corruption,
– dissoudre le parlement en se basant sur la constitution,
– organiser des élections anticipées puis présenter les propositions du comité qu’il veut créer au nouveau parlement.

C. B. Y.

Tunisie : Mohamed Abbou finit par tourner le dos à Kaïs Saïed



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