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Sahbi Amri : «Les islamistes s’appropriaient l’argent destiné aux prisonniers politiques en Tunisie» (Vidéo)

Parmi les milliers qui ont manifesté avenue Bourguiba, à Tunis, dimanche dernier, 3 octobre 2021, pour soutenir le mouvement réformiste impulsé par le président Kaïs Saïed, il y avait une figure controversée de la blogosphère tunisienne, Sahbi Amri, qui avait eu des démêlées avec la justice. Médecin de son état, ayant fait de la prison sous le règne de Ben Ali pour avoir servi Ennahdha et qui, après la révolution de 2011, a fait des révélations intéressantes sur les pratiques criminelles du mouvement islamiste tunisien. Vidéo.

Dans l’entretien réalisé avec lui à cette occasion, Sahbi Âmri explique ses relations avec Ennahdha. Dans les années 1980, il était médecin opérant dans les hôpitaux de Sousse. Sa sœur, membre dirigeante d’Ennahdha à Sousse, était proche de Hamadi Jebali. Au lendemain des attaques terroristes dans des hôtels de Sousse et de Monastir organisées par ce dernier et exécutés par Mohamed Chemli et Abdelmajid El-Mili, ladite sœur, recherchée par la police, prit la fuite. Et c’est par sympathie pour le combat de sa sœur et de ses camarades pourchassés par la police qu’il a accepté de cacher chez lui les deux auteurs des attaques et de les aider à s’enfuir en Algérie à bord de sa propre voiture.

Sahbi Amri ne tardera pas à être démasqué à son tour et d’être accusé dans cette affaire et dans celle du coup d’État raté du 8 novembre 1987 fomenté par des éléments militaires liés à Ennahdha. Il passera ainsi de nombreuses années en prison et c’est en prison qu’il a rallié Ennahdha et s’est mis à la prière, avant de rompre avec le parti et de cesser de prier, car cela faisait partie du fond de commerce idéologique de ce parti dont il n’a pas tardé à découvrir, en prison, l’hypocrisie des dirigeants.

La rupture a eu lieu en 2006. Sahbi Amri était encore en prison et il a découvert le vrai visage de ceux pour lesquels il a sacrifié sa vie et sa carrière professionnelle et il devint, depuis, leur ennemi le plus coriace. «Ce sont des voleurs. Il ont récolté d’énormes sommes d’argent dans les moquées en Tunisie et à travers le monde pour soi-disant aider les familles des prisonniers politiques et les victimes de la torture en Tunisie. Or, ils mettaient cet argent issu de la zakat dans leurs poches et sont devenus immensément riches, grâce aux aides qui leur provenaient des riches donateurs des pays du Golfe, et notamment du Qatar, ainsi que de la Turquie», affirme-t-il, en expliquant que cette rapine s’est poursuivie au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011 avec leur accession au pouvoir en Tunisie, notamment en rackettant les hommes d’affaires qui étaient proches de l’ancien régime et en puisant dans l’argent public pour arroser leurs partisans. «Rached Ghannouchi et ses proches, c’est-à-dire les membres de ce que j’appelle les bandes de Londres et de Paris ont d’immenses fortunes et carburent tous pour le pouvoir et l’argent, rien que le pouvoir et l’argent, la religion étant un simple fond de commerce pour embrigader les pauvres gens», dit Sahbi Amri, ancien allié des islamistes devenu leur plus redoutable adversaire.

Imed Bahri

Vidéo.

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