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Les escrocs du « printemps arabe » ont ruiné la Tunisie

En 2010, l’endettement de la Tunisie était de 22,6 milliards de dollars avec une une économie dynamique, une bonne croissance, un dinar plus fort et des taux d’emprunt avantageux. En 2021, l’endettement s’élève à 41 milliards de dollars avec une économie en panne, une croissance molle, un dinar de plus en plus faible et un taux très élevé d’endettement de l’Etat et des entreprises publiques, approchant les 100% du PIB contre 35% seulement en 2010. Et les emprunteurs qui, en 2010, se bousculaient au portillon des palais de Carthage et de la Kasbah, se font de plus en plus rares aujourd’hui. A qui la faute ?

Par Imed Bahri

La faute, on ne le dira jamais assez, incombe à tous ces bavardes incompétents qui se sont succédé à la tête de l’État et du gouvernement depuis la chute de l’ancien régime, le 14 janvier 2011, et qui non seulement ont dilapidé en quelques mois les économies substantielles laissées par le «dictateur corrompu» Zine El Abidine Ben Ali dans les caisses de la Banque centrale de Tunisie (BCT), mais ont totalement bloqué la machine économique, dilapidé les richesses naturelles du pays, aggravé les dépenses de l’État, rempli la fonction publique de dizaines de milliers de bras cassés, grevé les finances publiques et aggravé la dépendance du pays de ses bailleurs de fonds étrangers.

La Tunisie trahie par ses «libérateurs de la dictature»

Ces anciens opposants, qui ont «libéré la Tunisie de la dictature», accédé au pouvoir et goûté aux privilèges qui liés à leurs nouvelles positions, n’ont jamais réussi à devenir des hommes d’État et encore moins de bons gouvernants, car ils se sont montrés incapables de se rehausser au niveau des attentes populaires, en termes de création de richesses et d’emploi et de préservation du pouvoir d’achat des classes moyennes et pauvres.

Aussi ont-ils transformé la Tunisie, en à peine dix ans, d’un pays classé pré-émergent, car bien tenu et affichant, entre 1990 et 2010, une croissance moyenne de 5%, en un autre qui croule sous les dettes et vit grâce à la mendicité internationale, l’asphyxiant, peu à peu, sous les effets d’une crise multiforme, politique, économique et sociale, aggravée, ces deux dernières années, par la pandémie de la Covid-19.

Kais Saïed et «oummok sannafa»

Dans la crise actuelle où se morfond la Tunisie , deux options s’offrent désormais à elle, ou bien elle redécolle économiquement, rembourse sa dette et in fine se désendette, impulse l’investissement, crée des richesses et rééquilibre ses fiances publiques, actuellement en piteux état, ou bien elle fonce dans le mur en disant qu’il faut aborder les thématiques de la dette, du chômage, de la pauvreté et de la mauvaise gouvernance «fi itari mouqarabatin jadida wa chamila» (traduire : dans le cadre d’approches nouvelles et globales), rejeter les observations des agences internationales de notation au prétexte que «nous ne sommes pas leurs élèves» et qualifier ces dernières de «oummok sannafa» (cuisinières), comme le fait président de la république, Kais Saïed, un bleu en économie qui se permet d’émettre des avis déplacés dans ce domaine et de mettre à chaque fois à côté de la plaque avec une obstination suicidaire qui laisse pantois.

Les «mesures exceptionnelles» annoncées par le chef de l’État, le 25 juillet dernier, ont certes donné de grands espoirs aux Tunisiens, car elles ont rompu avec une décennie d’impéritie et de gabegie et éjecté du pouvoir les principaux acteurs de la débandade générale, le parti islamiste Ennahdha et ses alliés de la gauche stupide et de la droite opportuniste, mais le gouvernement Najla Bouden, dont la formation a été annoncée lundi 10 octobre courant, saura-t-il mettre fin à tous les errements passés et à remettre le pays sur de bons rails ?

Ce sera difficile mais pas impossible, encore faut-il qu’il parvienne à expliquer le b.a.-ba de l’économie au président Saïed, qui accapare aujourd’hui la totalité du pouvoir exécutif et l’empêche de commettre de nouvelles bêtises en voulant passer pour le prophète des «mouqarabatin jadida wa chamila» dans un domaine où il ne pige que dalle.

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