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Les Ouighours, un peuple toujours en sursis

Manifestation à Paris pour rappeler à la communauté internationale les souffrances des Ouighours.

Les souffrances des Ouïghours, un peuple turcophone et à majorité musulmane sunnite habitant la région autonome du Xinjiang en Chine et en Asie centrale, se poursuivent dans une quasi-indifférence de la communauté internationale, y compris musulmans. Réprimés, souvent contraints à l’exil à l’étranger, des militants ouïghours poursuivent le combat à l’étranger.

Par Jean-Guillaume Lozato *

Le 2 octobre 2021, on a vu défiler un important cortège de 2000 personnes sur le pavé parisien. Une mobilisation suffisamment conséquente pour que l’on souligne le travail de fond de qualité de l’Institut Ouighour d’Europe et de l’Etac France.

Ce jour-là. Temps automnal traditionnel francilien avec vent, pluie, ciel terne. Représentatif de l’horizon qui s’obscurcit pour les Ouighours qui résident en Chine. L’objet du rassemblement était tout simplement de soutenir les Ouighours en dénonçant les exactions chinoises. Le déroulement s’est effectué de la meilleure des façons. C’est-à-dire par un dynamisme canalisé.

Le constat de la situation en Ouighourie est des plus alarmants. À petite échelle, ce sont les brimades de la vie quotidienne, l’accès conditionné – voire prohibé – aux lieux de culte. Lorsqu’ils ne sont pas déjà détruits, faut-il le préciser. À plus grande échelle, ce sont des assignations en camp de concentration, des grandes firmes internationales complices de la surexploitation de la main-d’oeuvre locale et donc collaboratrices indirectes mais conscientes du régime politique en place.

Au fur et à mesure de la marche, les manifestants se sont employés à crier au génocide en référence aux tortures, pour contrer l’injustice.

L’auteur entouré des deux militants Fatima et Ilpan en compagnie de son fils Skander.

Paris a vu défiler un cortège digne mais décidé, composé de Ouighours, de Turcs, de Français de toutes origines et confessions. Ainsi on a pu y croiser le militant bien connu ouighour Halim, son ami Merdan. Puis la franco-marocaine Fatima, le jeune turc Samet, le breton Bernard. Tous choqués par le peu de réaction des médias en général. Sans oublier bien entendu Ilpan, le journaliste ouighour réfugié en région parisienne.

L’initiative narrée aujourd’hui n’efface en rien la tragédie en cours. Néanmoins elle a livré une belle bataille. Un combat idéologique pour lequel nous devons soutenir des personnalités comme les politiciens Raphaël Glucksmann, André Gattolin; les activistes comme Dilnur Reyhan, Fiorella Luna, Erkin Ablimit, Assal Khamraeva-Aubert, et Alim Omer.

* Enseignant en langue et civilisation italiennes.

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